Le vote musulman aux États-Unis devient de plus en plus crucial dans le paysage politique, et cette année d’élection présidentielle pourrait voir un changement significatif. Traditionnellement acquis aux démocrates, les musulmans pourraient se désolidariser de Joe Biden en raison de son soutien inconditionnel à Israël, remettant ainsi en question les alliances politiques établies.
Les Américains musulmans et d’origine du Moyen-Orient, bien que représentant une proportion relativement faible de la population américaine, pourraient jouer un rôle déterminant dans l’issue des élections présidentielles de 2024. Leur mécontentement face au soutien de l’administration actuelle à Israël dans le conflit avec le Hamas a conduit de nombreux responsables américains musulmans à appeler leurs communautés à « abandonner Biden » lors du prochain scrutin.
Dans des États clés comme le Michigan, la Virginie, la Géorgie, la Pennsylvanie et l’Arizona, où se concentrent les Américains d’origine musulmane et du Moyen-Orient, les résultats électoraux pourraient être influencés par ce groupe électoral. Par exemple, lors des élections de 2020, Joe Biden a remporté l’État du Michigan avec une avance de 154 000 voix, où une part significative des électeurs sont musulmans ou d’origine du Moyen-Orient.
Un sondage récent dans le Michigan montre une légère avance de Trump sur Biden, soulignant l’importance de l’électorat arabe dans cet État. Le soutien à un cessez-le-feu immédiat à Gaza est également élevé parmi les électeurs démocrates de cet État.
Par ailleurs, au lendemain de l’annonce par Joe Biden d’une opération humanitaire pour Gaza, les États-Unis et l’Union européenne ont prévu l’ouverture d’un corridor maritime entre Chypre et Gaza. Cette initiative vise à acheminer davantage d’aide humanitaire vers la bande de Gaza, assiégée par Israël depuis plusieurs mois.
La construction d’un port temporaire à Gaza pourrait prendre jusqu’à deux mois, avec l’objectif d’accroître l’acheminement de l’aide humanitaire vers la population palestinienne. Cette décision intervient dans un contexte politique tendu pour Joe Biden, confronté à une pression croissante et à un retour potentiel de Donald Trump lors des prochaines élections présidentielles de 2024.
Dans une tentative délicate de reconquérir l’électorat arabo-musulman américain, Joe Biden se retrouve dans une position contradictoire en condamnant Benjamin Netanyahou tout en soutenant Israël dans le conflit avec la Palestine. Le succès de ce corridor maritime annoncé dépendra de sa mise en œuvre rapide pour répondre aux besoins urgents d’une population déjà éprouvée par la guerre à Gaza.
Roger Lazio