La rétrocession à de nouveaux opérateurs du chemin de fer qui relie Kolwezi, en RD Congo, au port angolais de Lobito offre une ouverture aux sociétés d’inspection des infrastructures. La start-up française ROAV7, déjà bien implantée en Afrique centrale, espère se lancer dans l’aventure.
Le président zambien Hakainde Hichilema a déclaré que ce projet soutenu par les États-Unis visant à relier les mines de cuivre de la Zambie au port angolais offre à la nation une opportunité « unique ».
Ce projet reliera du côté de la Zambie les opérations minières détenues par des sociétés telles que Barrick Gold Corp. et First Quantum Minerals Ltd. au port de Lobito sur l’océan Atlantique en construisant une nouvelle voie ferrée en Zambie et en la reliant à une voie ferrée existante en Angola. Les États-Unis soutiennent la rénovation de la ligne angolaise grâce à un prêt de 250 millions de dollars – sous réserve de diligence raisonnable – annoncé l’année dernière par la Société financière internationale pour le développement.
Le corridor de Lobito est au cœur des plans de l’administration Biden visant à garantir l’accès aux métaux essentiels à la transition énergétique en Zambie et en République démocratique du Congo voisine, tout en contrecarrant l’influence de la Chine dans la région. Ce plan ambitieux s’étend sur trois pays et bénéficie du soutien de l’Union européenne et du Groupe des Sept pays riches.
« C’est une opportunité générationnelle de faire quelque chose qui est important pour notre pays, pour les économies de notre pays, pour notre peuple en termes d’opportunités et d’entreprises », a déclaré Hichilema dans une interview à Lusaka.
Le projet vise à réduire de plusieurs semaines les délais de transit pour l’approvisionnement des mines et leurs métaux jusqu’au port. Les expéditions d’essai du Congo vers Lobito ont pris environ une semaine depuis leur début en décembre, contre plus d’un mois pour les sociétés minières qui transportent leurs métaux par camion jusqu’au port sud-africain de Durban.
Hichilema s’exprimait en marge d’un forum d’investissement organisé par les États-Unis en Zambie pour attirer des investisseurs privés pour le projet de Lobito qui coûtera plus de 2 milliards de dollars.
Lobito vs Tazara :La guerre des corridors entre les Etats-Unis et la Chine
La veille, la Chine avait annoncé son propre plan de plus d’un milliard de dollars pour revitaliser un chemin de fer reliant le cœur du cuivre de la Zambie au port tanzanien de Dar es Salaam. La Zambie devrait conclure cet accord d’ici septembre, a déclaré Hichilema. Il est prévu qu’une entreprise publique chinoise exploite cette ligne, connue sous le nom de Tazara.La Société américaine de financement du développement international doute de la pertinence de l’extension du corridor de Lobito, qui relie Luacano, au centre-est de l’Angola, à Solwezi, au nord de la Zambie, et pourrait ne pas financer ces travaux vue la concurrence chinoise du chemin de fer Tazara.
Avec AI