Kinshasa, le 8 juillet 2025 – Le gouverneur de la province du Haut-Katanga, Jacques Kyabula, se retrouve au cœur d’une vive polémique qui secoue la scène politique congolaise. Ses déclarations du 1er juillet dernier, où il a frontalement désigné Kagame comme le « véritable ennemi de la République démocratique du Congo », ont entraîné sa convocation ce mardi à Kinshasa par le Vice-Premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, pour une « consultation ».
L’affaire a éclaté lors d’une rencontre à Lubumbashi avec les membres de l’Union sacrée, la plateforme politique qui soutient le président Félix Tshisekedi. Dans un discours enflammé, le gouverneur Kyabula a pointé du doigt le régime de Paul Kagame comme étant à l’origine de l’insécurité qui ronge l’est de la RDC et non Joseph Kabila ni Corneille Naanga. Ces propos, qualifiés de « vérité courageuse » par une partie de l’opinion, ont été jugés « polémiques » et « inappropriés » par d’autres, surtout dans le contexte diplomatique actuel.
Cette convocation par les autorités centrales intervient en effet à un moment particulièrement sensible.
Les réactions n’ont pas tardé à fuser de toutes parts. Si les soutiens de Jacques Kyabula saluent un discours de fermeté et de lucidité face à un voisin accusé de longue date de soutenir des groupes armés en RDC, notamment le M23, ses détracteurs, y compris au sein de sa propre famille politique, estiment que ses paroles ont été sorties de leur contexte ou qu’elles sont de nature à saper les efforts diplomatiques en cours.
La consultation à Kinshasa avec le Vice-Premier ministre Jacquemain Shabani devrait permettre de clarifier la position du gouverneur et d’apaiser les tensions nées de cette déclaration. Les observateurs politiques y voient une tentative du gouvernement central de réaffirmer sa maîtrise du discours diplomatique et de s’assurer que les initiatives provinciales ne viennent pas contrecarrer la ligne officielle, particulièrement sur un dossier aussi volatile que les relations avec le Rwanda.
Avec LP
