L’Institut national des mines du Mozambique (INAMI) affirme que Christian Malanga, leader du coup d’État avorté de dimanche dernier en République démocratique du Congo (RDC), n’avait aucun permis pour exploiter des minéraux au Mozambique.
La réaction de l’INAMI intervient après qu’il a été révélé que Malanga et deux associés américains, Cole Ducey et Benjamin Polun, avaient ouvert trois sociétés mozambicaines en 2022, à savoir Bantu Mining, Global Solutions Mozambique et CCB Mining Solutions. Ces sociétés existent sur papier et leurs statuts ont été publiés au journal officiel, le « Boletim da Republica ».
Ces sociétés ont affirmé qu’elles seraient actives dans les secteurs minier, du bâtiment, de la sécurité, de l’éducation et de la santé, notamment dans la province septentrionale de Cabo Delgado.
Mais c’est une chose de publier un ensemble de statuts, et une tout autre chose de démarrer une opération minière, ce qui nécessiterait une licence.
« Les sociétés Bantu Mining Company Lda., CCB Mining Solution Lda. et Global Solution Moçambique Lda., qui appartiennent tous à Christian Malanga et à ses acolytes américains, ne sont pas répertoriés dans la base de données minière du pays», lit-on dans un communiqué publié par l’INAMI.
Selon ce document, Malanga et ses associés américains n’ont jamais déposé de demande de permis d’exploration auprès de l’INAMI « et ne sont même pas enregistrés comme opérateurs miniers auprès de la Direction nationale de la géologie et des mines du ministère de l’Énergie et des Ressources minérales ».
L’INAMI reconnaît que les trois sociétés existent, mais elles n’opèrent pas dans le secteur minier.
« Des enquêtes effectuées auprès des autorités responsables de l’enregistrement des personnes morales du pays, nous avons constaté que ces sociétés sont enregistrées au Mozambique, mais qu’elles ne sont pas des opérateurs miniers », indique le document.
Malanga, qui était également le dirigeant fondateur du « Parti congolais uni », revendique des relations amicales avec le général Alberto Chipande, ancien ministre mozambicain de la Défense, à qui on attribue les premiers coups de feu dans la lutte de libération en septembre 1964. Chipande reste un membre de la Commission politique du parti Frelimo au pouvoir.
Des photos et vidéos d’une rencontre entre Malanga et Chipande en 2023 circulent sur Internet.
Selon le porte-parole de l’armée congolaise, Brig. Le général Sylvain Ekenge, six personnes, dont Malanga, ont été tuées et des dizaines d’autres arrêtées, dont trois Américains, à la suite de l’attaque dimanche contre le palais présidentiel et une autre contre la résidence d’un proche allié du président Félix Tshisekedi.
INAMI