Selon les documents officiels du registre de la Bantu Mining Company au bureau d’enregistrement des personnes morales de Maputo consultés aujourd’hui par Lusa, outre Christian Malanga, un Congolais en exil — titulaire d’un passeport des réfugiés délivré par l’Eswatini (ex-Swaziland) –, sont membres de cette société, qui opère à Matola, à la périphérie de la capitale mozambicaine : les Américains Cole Patrick Ducey et Benjamin Reuben Zalman Polun.
Certains des acteurs impliqués dans le coup d’État avorté de dimanche dernier en République démocratique du Congo (RDC) ont des intérêts au Mozambique, notamment dans une entreprise minière appelée Bantu Mining Company, enregistrée au Mozambique et dont le siège social est à Matola, dans le sud du pays.
L’un d’eux est un Congolais exilé, Christian Malanga, fondateur et président du « Parti congolais uni ». Lui et deux associés américains, Cole Ducey et Benjamin Polun, détenaient chacun à l’origine un tiers des actions de Bantu Mining, selon les documents mozambicains créant la société en juillet 2022 et publiés au journal officiel, le « Boletim da Republica ».
Les deux Américains vivaient dans le quartier Alto-Mae de la ville de Maputo.
Quatre mois plus tard, la structure actionnariale change. Cole Ducey a acquis 99,72 pour cent de l’entreprise, tandis que ses deux associés en ont conservé 0,14 pour cent chacun.
Les trois mêmes hommes ont également enregistré Global Solutions Mozambique, une société dans laquelle Malanga était l’actionnaire majoritaire, avec une participation majoritaire de 55 pour cent. Les 45 pour cent restants étaient détenus par Polun.
Cette société était enregistrée à Chimoio, capitale de la province centrale de Manica. Il revendiquait des activités dans les domaines de l’exploitation minière, du bâtiment, de la sécurité, de l’éducation et de la santé.
Zeferino Caito, responsable des relations publiques de l’étude notariale provinciale de Manica, a confirmé au quotidien indépendant « O Pais » que cette entreprise existe bel et bien.
En avril 2022, Malanga, Polun et Ducey ont ouvert une troisième société mozambicaine, CCB Mining Solutions, dont chacun détenait un tiers des parts.
Ces sociétés peuvent être enregistrées en tant qu’entités juridiques, mais rien n’indique qu’elles aient exercé des activités.
Malanga revendique des relations amicales avec le général Alberto Chipande, ancien ministre de la Défense mozambicain, à qui on attribue les premiers coups de feu dans la lutte de libération en septembre 1964. Chipande reste membre de la commission politique du parti Frelimo au pouvoir.
Dans un message sur Facebook, Malanga s’est dit honoré d’être reçu par Chipande à son domicile lors d’une visite où il espère recevoir des conseils en matière de sécurité. Des photos et des vidéos de cette visite, dans laquelle on reconnaît clairement Chipande, ont circulé sur les réseaux sociaux.
Dans ce billet du 10 septembre 2023, selon le journal indépendant « Carta de Mocambique », Malanga écrit : « ce fut un honneur de discuter avec le révolutionnaire et fondateur du Mozambique, le général Alberto Joaquim Chipande. Les situations auxquelles sont confrontés Cabo Delgado et l’est du Congo sont très similaires. Je remercie les dirigeants mozambicains d’avoir conseillé le « Nouveau Zaïre » sur la réforme de la sécurité ». Nouveau Zaïre est apparemment le nom que les conspirateurs proposent pour la RDC.
Pour l’instant, ni le gouvernement mozambicain, ni Chipande, n’ont réagi.
Cyril Mokeona avec CM
Toute arme forgé contre la RDC est nul et sans effet.