L’hélicoptère Oryx criblé des balles, deux membres d’équipage blessés : La sécurité des militaires sud-africains déployés en RDC remise en question face au M23

Ces hélicoptères Sud-Africains volent dans les zones hostiles sans escorte de couverture supérieure de Mi 24 et des hélicoptères de soutien au combat Rooivalk.

Un hélicoptère de transport moyen Oryx de l’armée de l’air sud-africaine (SAAF) a été touché   par des tirs d’armes légères alors qu’il effectuait une évacuation des blessés en République démocratique du Congo (RDC), vendredi matin, et deux membres d’équipage ont été blessés.

Des sources au sein de l’armée sud-africaine indiquent que l’hélicoptère (1247) du 22e Escadron a été touché plus de 40 fois alors qu’il effectuait une évacuation médicale, blessant le commandant ainsi qu’un médecin dans la cabine. On ne sait pas clairement qui tirait sur l’hélicoptère, même si l’on soupçonne que les rebelles du M23 en étaient responsables.

L’Oryx a été gravement endommagé, plusieurs tirs ayant traversé la cabine, le cockpit et les pales du rotor principal, endommageant le système hydraulique.

 

L’incident s’est apparemment produit à environ 25 km au nord de Goma, et l’équipage a réussi à faire voler l’avion directement vers un hôpital de niveau 3 (un hôpital de campagne multidisciplinaire des Nations Unies entièrement équipé et doté en personnel).

La Force de défense nationale sud-africaine a déclaré dans un communiqué que le pilote et le commandant de bord de l’avion avaient été blessés par balle au doigt et que le médecin des opérations à bord du vol avait été blessé à la poitrine, mais qu’il se trouvait dans un état stable.

« Les autres passagers à bord n’ont pas été blessés et l’hélicoptère a atterri en toute sécurité à
Goma. L’Oryx de la Mission unie en République démocratique du Congo (MONUSCO)
procédait à l’évacuation des blessés à Rwindi et était en route vers Goma », ajoute le communiqué.

Ce n’est pas la première fois que des hélicoptères de la SAAF opérant avec la mission des Nations Unies en RDC sont touchés par des tirs d’armes légères. L’incident le plus tragique s’est produit le 5 février 2023, lorsque le sergent Vusumuzi Mabena a été tué par la balle d’un tireur d’élite alors qu’il pilotait un Oryx (1231/UN821) lors d’une mission de routine. Le pilote, le capitaine Mathew Allan, a été blessé par la même balle, mais s’est rétabli.

 

Darren Olivier, directeur de l’African Defence Review, a noté après l’incident de février 2023 que les planificateurs de la SAAF mettaient en garde depuis longtemps contre le risque d’attaque d’avions, d’autant plus que les coupes budgétaires au ministère de la Défense sud-africaine ont fait que les hélicoptères de transport de la MONUSCO ne disposent généralement plus de Rooivalk ou des escortes Mi-24 assurant la couverture.

« Les Oryx de l’armée de l’air sud-africaine de la MONUSCO en RDC ont été touchés à plusieurs reprises par des tirs d’armes légères. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’il y ait des victimes. Pourtant, rien n’a été fait pour prévenir ce phénomène et assurer la sécurité des équipages. Il est inacceptable que les hélicoptères de transport de la MONUSCO soient amenés à opérer dans des zones hostiles sans une couverture  suffisante surtout que le M23 est très bien équipé », a-t-il déclaré il y a un an.

 

Face au manque de couverture supérieure de Mi-24 et des hélicoptères de soutien au combat Rooivalk, l’aviation  sud-africaine est exposée aux tirs du M23

 

 

 

À la suite de l’attaque aux armes légères de vendredi contre un hélicoptère Oryx de la SA Air Force (SAAF) attaché à la mission de maintien de la paix des Nations Unies (ONU) en République démocratique du Congo (RDC), la sécurité et les capacités du personnel et de l’équipement militaires sud-africains déployés a été remis en question.

Le Syndicat de la défense nationale sud-africaine (Sandu), par l’intermédiaire du secrétaire national Pikkie Greeff, a déclaré dans un communiqué que les « défis financiers  » auxquels sont confrontée l’ensemble de la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF) ne doivent pas affecter « la sûreté et la sécurité » de l’armée sud-africaine et son personnel. Le syndicat militaire souhaite que « les troupes » soient bien  protégées avec des équipements et des fournitures adéquats et qu’elles disposent« du soutien au combat nécessaire ».

Le ministre de l’opposition de la Défense et des Anciens Combattants de l’Alliance démocratique, Kobus Marais, a déclaré que les tirs d’armes légères du vendredi sur l’hélicoptère de transport moyen avait fait ressortir  encore une fois  la « capacité limitée » de l’armée commandée par le lieutenant-général Wiseman Mbambo.

 

« Cet événement aurait pu être évité si l’ANC (Congrès national africain) n’avait pas joué un rôle dans la diminution des capacités de la SAAF », a-t-il déclaré, soulignant « spécifiquement le manque d’au moins deux hélicoptères de soutien au combat Rooivalk » pour, entre autres. – soutenir les vols d’évacuation sanitaire. Il impute cela au ministère de la Défense (MoD) de Thandi Modise et au commandant en chef de la SANDF, le président Cyril Ramaphosa.

 

L’attaque de vendredi n’a encore été revendiquée par aucun des groupes armés actifs en RDC, le M23 étant le principal suspect.

L’Oryx (numéro de queue 1247) piloté par un équipage du 22e Escadron aurait été « gravement endommagé » par plusieurs cartouches de munitions de calibre inconnu frappant le cockpit, la cabine et les pales du rotor, endommageant le système hydraulique. Les trois membres d’équipage, nommés dans un rapport de dimanche comme étant les majors Jannie Augustyn, Harvey Strauss et le sergent Divan Adams, ont piloté le giravion jusqu’à un atterrissage en toute sécurité dans un hôpital de niveau trois de la MONUSCO. Le pilote commandant de bord (PIC) Augustyn et un médecin militaire ont été les seules victimes lors de la sortie d’évacuation sanitaire de Rwindi.

 

Avec Defence RSA

 

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