Yossi Cohen, ex-chef du Mossad aurait menacé l’ancienne procureure de la CPI pour qu’elle abandonne l’enquête sur Israël « Vous ne voulez pas vous mêler de choses qui pourraient compromettre votre sécurité ou celle de votre famille », lui aurait dit Yossi Cohen.
Selon The Guardian, Yossi Cohen, ancien directeur du Mossad, aurait fait pression sur Fatou Bensouda, ancienne procureure de la Cour pénale internationale (CPI), pour qu’elle mette fin à l’enquête sur les crimes de guerre israéliens. Cohen aurait agi en tant que « messager officieux » du Premier ministre Benjamin Netanyahu lors de réunions secrètes avec Bensouda dans les années précédant sa décision d’ouvrir une enquête officielle en 2021. L’annonce de l’actuel procureur en chef de la CPI, Karim Khan, sur ses demandes de mandats d’arrêt contre le Premier ministre Benjamin Netanyahou, le ministre de la Défense Yoav Gallant et trois hauts dirigeants du Hamas, est l’aboutissement de l’enquête lancée par Bensouda.
Le Mossad cherchait à « compromettre la procureure qu’elle coopère avec Israël ». Cohen aurait proféré des menaces voilées à l’encontre de Bensouda : « Vous devriez nous aider et nous laisser prendre soin de vous. Vous ne voulez pas vous mêler de choses qui pourraient compromettre votre sécurité ou celle de votre famille. »
Le Mossad se serait également intéressé à la famille de la procureure, allant jusqu’à obtenir des transcriptions de conversations entre Bensouda et son mari dans le but de la discréditer. Une source citée par The Guardian a qualifié les tactiques de Cohen de « méprisables », comparant même son comportement à du « harcèlement ».
Israël aurait bénéficié du soutien de Joseph Kabila, ancien président de la République démocratique du Congo, dans ses tentatives d’influencer Bensouda. L’article explique aussi que le Premier ministre Benjamin Netanyahou était « obsédé » par l’interception des communications relatives à l’affaire, et qu’Israël avait réussi à mettre la main sur les échanges de messages de plusieurs responsables de la Cour.
Yossi Cohen, ancien proche confident de Netanyahu, a rejoint le Mossad au début des années 1980 et a été nommé à sa tête par Netanyahu en 2015. Il a pris sa retraite des services de renseignement israéliens en 2021.
Espion de carrière, Cohen jouit d’une réputation au sein de la communauté du renseignement israélien comme un recruteur efficace d’agents étrangers. Il était à l’époque un allié fidèle et puissant du Premier ministre, ayant été nommé directeur du Mossad par Netanyahu en 2016 après avoir travaillé plusieurs années à ses côtés en tant que conseiller à la sécurité nationale.
En tant que chef du Conseil de sécurité nationale entre 2013 et 2016, Cohen a supervisé l’organisme qui, selon plusieurs sources, a commencé à coordonner un effort multi-agences contre la CPI une fois que Bensouda a ouvert l’enquête préliminaire en 2015.
La première interaction de Cohen avec Bensouda semble avoir eu lieu lors de la conférence sur la sécurité de Munich en 2017, lorsque le directeur du Mossad s’est présenté à la procureure lors d’un bref échange. Après cette rencontre, Cohen a ensuite « tendu une embuscade » à Bensouda lors d’un épisode bizarre dans une suite d’hôtel de Manhattan, selon plusieurs sources proches du dossier.
Des sources affirment que le dirigeant de l’époque de la RDC Joseph a joué un rôle de soutien important dans le complot du Mossad contre la procureure.
La réunion de New York entre Bensouda et Kabila :Cohen, l’invité surprise
Bensouda était à New York en 2018 en visite officielle et rencontrait Kabila, alors président de la RDC, dans son hôtel. Les deux personnalités s’étaient rencontrés à plusieurs reprises auparavant dans le cadre de l’enquête en cours de la CPI sur des crimes présumés commis en RDC.
La réunion semble cependant avoir été un coup monté. À un moment donné, après que le personnel de Bensouda ait été invité à quitter la salle, Cohen est entré, selon trois sources proches de la réunion. Cette apparition surprise a étonné Bensouda et son équipe qui a voyagé avec elle.
La raison pour laquelle Kabila a aidé Cohen n’est pas claire, mais les liens entre les deux hommes ont été révélés en 2022 par la publication israélienne TheMarker, qui a rendu compte d’une série de voyages secrets effectués par le directeur du Mossad en RDC tout au long de l’année 2019.
Selon la publication, les voyages de Cohen, au cours desquels il a demandé conseil à Kabila « sur une question intéressant Israël », et qui ont presque certainement été approuvés par Netanyahu, étaient très inhabituels et ont étonné de hauts responsables de la communauté du renseignement.
Opération CPI : Les voyages de Cohen à Kinshasa constituent les secrets les plus sensibles d’Israël
Dans un reportage sur les réunions en RDC en 2022, la chaîne de télévision israélienne Kan 11 a déclaré que les voyages de Cohen étaient liés à un « plan extrêmement controversé » et a cité des sources officielles qui l’ont décrit comme « l’un des secrets les plus sensibles d’Israël ».
Plusieurs sources ont confirmé au Guardian que ces voyages étaient en partie liés à l’opération de la CPI, et Kabila, qui a quitté ses fonctions en janvier 2019, a joué un rôle de soutien important dans le complot du Mossad contre Bensouda. Kabila n’a pas répondu à une demande de commentaire.
« Menaces et manipulations »
Après la rencontre surprise avec Kabila et Bensouda à New York, Cohen a téléphoné à plusieurs reprises à la procureure et a cherché à la rencontrer, ont rappelé trois sources. Selon deux personnes proches du dossier, Bensouda a demandé à un moment donné à Cohen comment il avait obtenu son numéro de téléphone, ce à quoi il a répondu : « As-tu oublié ce que je fais dans la vie ?
Dans un premier temps, expliquent les sources, le chef du renseignement « a tenté de nouer une relation » avec la procureure et a joué le rôle du « bon flic » pour tenter de la charmer. L’objectif initial, disaient-ils, semblait avoir été d’inciter Bensouda à coopérer avec Israël.
Avec Harry Davies depuis Jérusalem
Vous donnez des meilleurs détails vraiment…
C’est ça être média Officiel.
Joseph Kabila est jusque là une image importante de cette nation RDC, parcequ’il joue même des grands rôles importants à l’étranger, nous cherchons un pays comme celui le temps de passation de pouvoir pacifique entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi.