Le rapport de l’IGF indique que l’opération dans son ensemble visait à détourner des fonds publics. Dès la réception des fonds en mai 2023, d’importantes sommes ont été immédiatement transférées à des personnes et entités n’ayant que peu de liens avec les droits des artistes. Douze millions de dollars ont été transférés sur le compte d’un avocat, Modeste Kabongo Kitabu, prétendument lié à une personne ayant facilité le financement.D’autres transactions ont également soulevé des questions : le rapport indique que 94,3 % de la somme restante ont été versés à des personnes n’ayant « aucun lien avec les droits des artistes ».
Seuls 35 882 dollars ont été retracés jusqu’aux artistes, tandis que seulement 80 804 dollars ont servi à rémunérer les agents de SONECA.
Le rapport de l’IGF met en lumière la responsabilité potentielle de plusieurs personnes, dont l’ancien ministre des Finances Nicolas Kazadi, signataire de l’accord de prêt, et l’ancien PDG d’Equity BCDC, Célestin Mukeba. Jacques Bwenzey, liquidateur de la SONECA (société de gestion collective des droits d’auteur en République démocratique du Congo), accusé de détournement de fonds, a été brièvement emprisonné puis libéré cadre de mesures visant à réduire la surpopulation carcérale.La quasi-totalité des fonds, destinés à indemniser les artistes pour des décennies de droits accumulés, ne leur est jamais parvenue, malgré l’inscription officielle de la dette dans les registres de la dette publique.
Le jour même du déblocage des fonds , 12 millions de dollars ont été transférés sur le compte de Kabongo Kitabu. Le rapport de l’IGF indique que Kabongo a agi en tant qu’avocat pour une personne ayant contribué à l’obtention du prêt.L’IGF a constaté que la quasi-totalité des 12 millions de dollars avait été retirée en espèces rendant impossible l’identification du bénéficiaire final des fonds.
Interrogé par Africa Intelligence, maître Kabongo affirme avoir agi pour le compte d’un client dont il a refusé de révéler l’identité en raison du secret professionnel. Il précise également que ni lui ni son client n’ont fait l’objet de poursuites dans cette affaire.
Avec Africa intelligence