Le grand maître Denis Sassou-Nguesso convie les francs-maçons de la Grande Loge du Congo ce 18 octobre à Brazzaville pour une AGM avec une forte participation de l’unité provinciale de Kinshasa

Pour la première fois depuis deux ans, les francs-maçons de la Grande Loge du Congo se rassembleront, le 18 octobre, à Brazzaville, à l’invitation du grand maître, Denis Sassou-Nguesso.

Après deux années d’interruption, la Grande Loge du Congo (GLC) tiendra son assemblée générale le 18 octobre prochain dans la capitale congolaise, à l’invitation de son grand maître, Denis Sassou-Nguesso. L’événement marque le retour d’un rendez-vous central de la franc-maçonnerie dite « régulière » du pays, longtemps repoussé pour des raisons à la fois personnelles et internes.

La Grande Loge du Congo (GLC) est une organisation maçonnique dirigeante, disposant d’antennes provinciales dans des pays comme le Tchad et la République démocratique du Congo. Sa section centrafricaine a récemment acquis son indépendance en 2025. Dirigée par Denis Sassou-Nguesso, président de la République du Congo, la GLC est une importante organisation maçonnique de la région, supervisant les loges subordonnées relevant de sa juridiction, généralement une zone géographique spécifique.

En 2024, le président congolais avait annulé la rencontre en raison de son agenda familial notamment le mariage à Paris de sa fille Julienne Ngouonimba, surnommée « Joujou ». Selon Africa Intelligence, cette décision avait aussi été influencée par les tensions au sein de la loge, liées aux sanctions envisagées par Jean-Dominique Okemba, secrétaire général du Conseil national de sécurité et député grand maître, contre certains membres.

Particularité congolaise, la franc-maçonnerie nationale se trouve largement dominée par les figures des appareils sécuritaires. La GLC, affiliée à la Grande Loge nationale de France (GLNF), reste la plus en vue, mais d’autres obédiences rivales occupent la scène. Le Grand Orient et loges associées du Congo (Golac), rattaché au Grand Orient de France (GODF), est dirigé par le général de police à la retraite Philippe Obara, ancien patron de la Centrale d’intelligence et de documentation. De son côté, le Grand Orient du Congo-Brazzaville (GOCB), également affilié au GODF, est mené par l’architecte Donatien Kivouvou, installé à Paris.

Ces différentes structures illustrent la place particulière de la franc-maçonnerie dans l’espace politique et institutionnel congolais, où réseaux d’influence et sphères de pouvoir se confondent souvent. La prochaine assemblée générale de la GLC pourrait ainsi servir non seulement à relancer les travaux maçonniques interrompus, mais aussi à clarifier l’équilibre des forces entre les différentes obédiences.

Tous les regards seront donc tournés vers Brazzaville le 18 octobre, où se jouera un épisode clé dans l’histoire récente de la franc-maçonnerie congolaise, à l’ombre du pouvoir politique et sécuritaire avec une forte participation de l’unité provinciale de Kinshasa.

Avec Rustine de Gloire

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