L’affaire Joseph Kabila et son lien présumé avec le M23/RDF soulève de nombreuses interrogations. Récemment, le président Félix Tshisekedi a accusé l’ancien président de jouer un rôle trouble dans la rébellion qui secoue l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette accusation, couplée à un voyage mystérieux de Kabila à Kampala le 15 mars, met en lumière des dynamiques complexes entre les acteurs politiques congolais et ougandais.
Un voyage énigmatique à Kampala
Mi-mars, Joseph Kabila a effectué une visite discrète à Kampala, sur invitation du président ougandais Yoweri Museveni. Ce séjour coïncide avec la présence de Corneille Nangaa, leader de l’Alliance du fleuve Congo, souvent perçue comme la vitrine politique du M23/RDF. La coïncidence de ces déplacements a immédiatement éveillé les soupçons à Kinshasa, où le pouvoir de Tshisekedi scrute chaque mouvement de Kabila.
Le rôle de l’Ouganda
L’Ouganda, historiquement impliqué dans les affaires congolaises, est soupçonné de soutenir le M23. La présence de leaders rebelles à Kampala n’est pas nouvelle, et la bienveillance du régime ougandais à leur égard alimente les craintes à Kinshasa. Le déploiement récent de troupes ougandaises en Ituri, officiellement pour lutter contre les Allied Democratic Forces (ADF), semble également avoir des motivations cachées.
Joseph Kabila : Maître du M23 ?
Accusations de Tshisekedi
Félix Tshisekedi a ouvertement accusé Kabila d’être l’instigateur des troubles actuels en RDC. L’ancien président, qui a brisé son silence médiatique récemment, a cherché à se repositionner comme un acteur clé dans la politique congolaise, tout en rejetant la responsabilité des crises sur le régime actuel.
Les lliens avec Corneille Nangaa
Les relations entre Kabila et Nangaa soulèvent des questions sur la véritable nature de leur alliance. Bien que Nangaa n’ait jamais rompu les liens avec Kabila, la nature de leurs échanges à Kampala reste floue. Cela soulève des doutes sur l’influence réelle de Kabila sur le M23 et si ce dernier agit de manière autonome ou sous l’influence de l’ancien président.
Le rôle de l’Ouganda : Un acteur suspect
L’Ouganda apparaît comme un acteur clé dans cette équation. Le soutien de Museveni au M23 pourrait être motivé par des intérêts géopolitiques, notamment le contrôle des ressources et l’influence régionale. La méfiance de Kinshasa envers Kampala est amplifiée par l’historique d’ingérences ougandaises en RDC.
Implications pour la sécurité régionale
La situation en Ituri, où l’armée ougandaise a renforcé sa présence, souligne la complexité des relations entre les deux pays. La coordination entre les forces armées congolaises et ougandaises reste problématique, ce qui complique davantage la situation sécuritaire dans la région.
La question de savoir si Joseph Kabila est le véritable maître du M23/RDF demeure ouverte. Les accusations de Tshisekedi, couplées aux mouvements stratégiques de Kabila et aux implications de l’Ouganda, créent un tableau complexe de la politique congolaise. Alors que la RDC fait face à une crise persistante, il est crucial d’analyser ces dynamiques pour comprendre les véritables enjeux en jeu.
Coco Kabwika
