La République démocratique du Congo révoquera les quotas d’exportation de cobalt des entreprises qui n’exportent pas les volumes alloués, enfreignent les règles environnementales ou fiscales ou transfèrent des quotas à des tiers, a déclaré son régulateur minier dans un communiqué samedi.Les nouvelles règles entreront en vigueur le 16 octobre, a-t-il précisé.
L’avertissement de l’Autorité de régulation et de contrôle du marché des substances minérales stratégiques du Congo marque la reprise des exportations de cobalt du premier producteur mondial dans le cadre d’un nouveau système après une interdiction de plusieurs mois visant à limiter l’offre excédentaire et à influencer les prix mondiaux.
Il s’agit également de la mesure la plus stricte prise par le Congo pour affirmer son contrôle sur le métal essentiel des batteries, en introduisant un régime de « l’utiliser ou le perdre » qui pourrait perturber les chaînes d’approvisionnement mondiales de véhicules électriques si les principaux producteurs ne s’y conforment pas.
CMOC, premier producteur mondial de cobalt, et Glencore, deuxième producteur mondial, sont devenus les principaux bénéficiaires du nouveau régime de quotas d’exportation de cobalt , obtenant respectivement 6 500 et 3 925 tonnes pour le quatrième trimestre 2025.
Les quotas d’exportation de cobalt restants pour le quatrième trimestre 2025 sont répartis entre des sociétés telles que la JV congolaise Gécamines, l’Entreprise Générale du Cobalt (EGC), la Société du Terril de Lubumbashi (STL), Deziwa JV, Ruashi Mining, Chemaf, CDM (Huayou), Musonoi JV et plusieurs opérateurs plus petits, selon la directive de l’ARECOMS.
Le Congo se réserve le droit de révoquer les quotas des entreprises qui traitent du cobalt tiers ou artisanal, à l’exception de l’Entreprise Générale du Cobalt et de la Société du Terril de Lubumbashi, soutenues par l’État.
Les entreprises qui ne respectent pas les exigences de traçabilité, de conformité environnementale ou fiscale risquent également de perdre leurs allocations, selon le communiqué.
Les entreprises doivent payer à l’avance des redevances minières basées sur des quotas mensuels et des prix actuels du cobalt avant de charger les expéditions.
À partir du 1er janvier 2026, toute allocation mensuelle non utilisée serait perdue et réaffectée à une réserve stratégique de 9 600 tonnes contrôlée par l’ARECOMS pour des « projets d’importance nationale », a-t-il ajouté.
Vingt et un exploitants miniers ont reçu des allocations, les cinq premiers représentant 80 % des quotas du quatrième trimestre. Les allocations de décembre 2025 seront automatiquement renouvelées en 2026 pour les exploitants conformes, précise le communiqué.
Avec Reuters