Un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) a révélé que 25 millions de dollars destinés aux artistes ont disparu des caisses de la société chargée des droits d’auteur en République Démocratique du Congo (RDC).
Selon les informations d’Africa Intelligence, un montage opaque a permis la disparition de ces fonds. Sur les 25 millions de dollars, seuls 35 882 dollars sont parvenus aux artistes bénéficiaires. Le reste de l’argent se serait volatilisé via des retraits d’espèces et des virements suspects.
Le rapport de l’IGF met en lumière la responsabilité de plusieurs personnes, dont l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, et l’ancien directeur général d’Equity BCDC, Célestin Mukeba, pour leur implication dans un accord de prêt controversé de 25 millions de dollars.Selon le rapport, Kazadi et Mukeba sont accusés d’avoir organisé un prêt illégal qui a principalement servi à détourner des fonds publics, plutôt qu’à son objectif déclaré d’indemniser les artistes lésés de la Société Nationale des Éditeurs, Compositeurs et Auteurs (SONECA).En mai 2023, Nicolas Kazadi a signé un accord de prêt de 25 millions de dollars avec Equity BCDC.
Cette somme a été transférée sur le compte de SONECA, et la société a immédiatement été débitée de 6,8 millions de dollars d’intérêts prélevés d’avance par la banque, une pratique qui va à l’encontre de la réglementation exigeant que les intérêts soient calculés selon un barème .Les enquêteurs ont constaté que 94,3 % des fonds restants avaient été versés à des personnes n’ayant « aucun lien avec la dette ayant donné lieu au crédit », servant d’intermédiaires pour acheminer l’argent aux véritables bénéficiaires.
Seuls 35. 882 $ ont pu être restitués aux artistes pour leurs droits d’auteur.Une somme forfaitaire de 80 804 $ a été allouée au paiement des agents de SONECA.
L’IGF a conclu que « le seul but de l’opération était de détourner des fonds publics » et a souligné la responsabilité de Kazadi et de Mukeba.
Coco Kabwika
