Un consortium américain composé d’anciens membres des forces spéciales de l’armée américaine cherche à acquérir Chemaf Resources Ltd., un producteur de cuivre et de cobalt devenu un symbole de la concurrence croissante pour les transactions minières entre les États-Unis et la Chine en République démocratique du Congo.
Orion Resource Partners et Virtus Minerals négocient conjointement l’acquisition de Chemaf, selon des sources proches du dossier. Bien que les entreprises américaines soient en position de force pour acquérir Chemaf, société soutenue par Trafigura Group, les parties n’ont pas encore conclu l’accord d’exclusivité, certains aspects de la transaction n’étant pas encore finalisés, a déclaré l’une des sources, sous couvert d’anonymat, les discussions étant secrètes .
Des discussions sont en cours avec l’administration du président Donald Trump pour accroître l’implication des sociétés minières américaines au Congo, deuxième producteur mondial de cuivre et première source de cobalt. La RDC est devenu un acteur important des plans américains visant à desserrer l’emprise de la Chine sur les chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques.
Le projet Chemaf dans la mine de Mutoshi , propriété de l’homme d’affaires indien Shiraz Virji, qui peine à financer son projet phare, s’est mise en vente il y a près de deux ans et avait annoncé en juin 2024 un accord avec une filiale du fabricant d’armes public chinois Norinco Group. Cet accord aurait permis de rembourser intégralement les créanciers de Chemaf, dont Trafigura.
Cette transaction avait toutefois été abandonnée en mars , le Congo ayant refusé les approbations nécessaires. La société minière d’État Gécamines, propriétaire du permis clé que Chemaf loue pour son projet phare Mutoshi, s’était opposée à l’accord dès le départ, tandis que les responsables américains ont également exhorté l’administration du président Félix Tshisekedi à empêcher le transfert à l’entreprise chinoise.
Orion fournira les fonds et Virtus dirigera les opérations
Orion, dont le siège social est à New York, est un important acteur financier de l’industrie minière, avec environ 8 milliards de dollars d’actifs sous gestion et une activité couvrant le capital-investissement, le capital-risque et le négoce de matières premières.
Virtus possède une filiale au Congo appelée ROK Metals, qui produit de maigres volumes de cuivre et de cobalt à partir d’une usine de traitement qu’elle a achetée en 2023. L’entreprise est dirigée par des vétérans de l’armée et des services de renseignement américains possédant une expertise dans les chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques, selon son site Web.
Le président de l’entreprise, Gregory Roberts, a travaillé pour la CIA, notamment en Afrique, et au sein de la Commission permanente du renseignement de la Chambre des représentants. Phil Braun, directeur général de Virtus, possède vingt ans d’expérience militaire et sert actuellement comme béret vert au sein du 20eme groupe des forces spéciales de la Garde nationale.
Si l’acquisition est finalisée, Orion fournira les fonds et Virtus dirigera les opérations, ont indiqué ces sources. Elles n’ont pas précisé le montant des offres des deux entreprises pour Chemaf, ni si les créanciers de l’entreprise pourraient recevoir l’intégralité de leurs créances.
La dette de l’entreprise reste autour de 900 millions de dollars, soit le montant total qu’elle avait atteint lors de l’abandon de l’accord avec Norin Mining il y a quatre mois, a indiqué une personne proche du dossier. Norin possède déjà deux mines de cuivre-cobalt au Congo.
Bien que Chemaf ne produise que des quantités modestes de cuivre et de cobalt, elle possède des dizaines de permis miniers inexploités au Congo et construit ce qui pourrait devenir l’un des plus grands fournisseurs de cobalt au monde. Le développement de la mine de Mutoshi a été interrompu suite à la chute des prix du cobalt, qui a poussé l’entreprise à rechercher de nouveaux financements
Si l’acquisition est finalisée, Orion fournira les fonds et Virtus dirigera les opérations, ont indiqué ces sources. Elles n’ont pas précisé le montant des offres des deux entreprises pour Chemaf, ni si les créanciers de l’entreprise pourraient recevoir l’intégralité de leurs créances.
La dette de l’entreprise reste autour de 900 millions de dollars, soit le montant total qu’elle avait atteint lors de l’abandon de l’accord avec Norin Mining il y a quatre mois, a indiqué une personne proche du dossier. Norin possède déjà deux mines de cuivre-cobalt au Congo.
Bien que Chemaf ne produise que des quantités modestes de cuivre et de cobalt, elle possède des dizaines de permis miniers inexploités au Congo et construit ce qui pourrait devenir l’un des plus grands projets fournisseurs de cobalt au monde. Le développement de la mine de Mutoshi a été interrompu suite à la chute des prix du cobalt, qui a poussé l’entreprise à rechercher de nouveaux financements.
La société de négoce Trafigura a accordé un prêt de 600 millions de dollars à Chemaf en 2022 pour financer la modernisation de l’usine existante d’Étoile et la construction de Mutoshi, conçue pour produire 16 000 tonnes de cobalt et 50 000 tonnes de cuivre par an. Ces deux métaux sont extraits simultanément au Congo.
Avec Bloomberg