Professeur Aimé M. Mbobi, PhD
Résumé
Le peuple Téké, originaire du plateau Batéké qui s’étend du Pool Malebo aux savanes du Haut-Ogooué, occupe une place centrale dans l’histoire politique et culturelle de l’Afrique centrale. Réparti entre la République du Congo, la République Démocratique du Congo et le Gabon, il rassemble aujourd’hui plus de quatre millions de personnes, constituant une force démographique et culturelle majeure.
À la fin du XIXᵉ siècle, deux figures emblématiques, le roi Makoko à l’ouest et son cousin le roi Ngaliema à l’est, signèrent respectivement des accords avec Pierre Savorgnan de Brazza (le 10 Septembre 1880) et Henry Morton Stanley (Aout 1881). Ces traités, perçus localement comme des alliances de protection, furent interprétés en Europe comme des cessions de souveraineté et devinrent les titres fondateurs de l’expansion française et belge dans le bassin du Congo. Ils furent mobilisés à la Conférence de Berlin (1884–1885) comme preuves d’« occupation effective », inscrivant malgré eux les Téké au cœur du processus de légitimation coloniale.
L’analyse critique de ces accords met en lumière l’asymétrie des rapports de force et la traduction biaisée des pactes locaux en instruments juridiques de domination. Si certains historiens soulignent la volonté des chefs tékés de consolider leur pouvoir par des alliances, d’autres rappellent que les puissances européennes recherchaient avant tout une base légale pour justifier leurs ambitions. Cette mémoire, longtemps occultée, doit aujourd’hui être réinterprétée non comme une faute, mais comme une preuve de l’importance stratégique et diplomatique du peuple Téké.
Au-delà des contraintes coloniales, la grandeur téké se manifeste dans la richesse de ses institutions traditionnelles, la profondeur de sa culture et sa capacité historique à jouer un rôle de médiateur entre rives, peuples et marchés. Cet héritage se prolonge aujourd’hui dans la diaspora, les initiatives de développement communautaire, la valorisation écologique et la créativité des nouvelles générations. L’histoire téké n’est donc pas seulement celle d’une dépossession, mais celle d’une tradition d’excellence capable de transformer la mémoire en projet et le patrimoine en ressource d’avenir.

Afin de mieux situer les événements évoqués, la frise chronologique ci-dessus présente les principaux traités signés par les rois Téké et leur mobilisation à la Conférence de Berlin (1880–1885)
1. Un peuple, un plateau, deux rives et trois pays
Présent en République du Congo, en République démocratique du Congo et au Gabon, ainsi que dans divers espaces de la diaspora africaine, le peuple Téké est originaire du plateau Batéké, vaste ensemble qui s’étend du Pool Malebo et de la vallée de la Léfini jusqu’aux savanes du Haut-Ogooué au cœur du Gabon, berceau géographique et historique de son identité. Sur le plan démographique, les estimations disponibles situent les Batéké à environ 16,9 % de la population au Congo-Brazzaville, soit près de 900 000 personnes sur un total de 5,5 millions d’habitants, 2,7 % en RDC , ce qui équivaut à près de 3 millions de personnes sur 115 millions et 6,9 % au Gabon, soit près de 161 500 personnes sur un total de 2,34 millions d’habitants . Au total, la population Batéké dépasse quatre millions de personnes, attestant d’un poids démographique significatif et d’une centralité historique et culturelle qui structure durablement l’Afrique centrale.
2. Makoko et Ngaliema : deux cousins tékés au cœur des traités fondateurs (1880–1881)
Il y a cent quarante-cinq ans, deux figures tékés majeures, le roi Makoko à l’ouest du fleuve Congo (République du Congo) et son cousin le roi Ngaliema à l’est (République démocratique du Congo), conclurent des accords respectivement avec Savorgnan de Brazza et Henry Morton Stanley. Ces actes, qui ont profondément marqué le destin de notre région et de notre peuple, ne furent pas de simples événements diplomatiques : ils constituèrent un miroir tendu à notre conscience collective, un point de bascule où se croisèrent prudence et mémoire, chagrins et blessures, doutes et remords, peurs et courages, désillusions et promesses, exigences de justice et volonté de paix, espérances et, enfin, le souffle d’avenir.
3. Traité Makoko–de Brazza (10 septembre 1880) : un tournant diplomatique pour la France
En 1880, le royaume téké de Mbé était confronté à des tensions régionales croissantes : pressions des voisins, expansion des réseaux marchands, arrivée de nouveaux acteurs européens. C’est dans ce contexte que Pierre Savorgnan de Brazza, explorateur mandaté par la France, rencontra le roi Makoko Iloo. Le 10 septembre 1880, ils conclurent un traité par lequel Makoko plaçait ses territoires sous la protection française.
Ce document est l’un des premiers traités coloniaux formels signés en Afrique centrale. Pour de Brazza, il constituait un atout stratégique face à la montée en puissance de Henry Morton Stanley, soutenu par Léopold II de Belgique, qui progressait sur la rive sud. Pour la France, il offrait un titre juridique exploitable lors des négociations internationales : preuve que l’autorité d’un chef africain avait reconnu sa présence.
Dans la perspective des autorités téké, l’accord n’était pas nécessairement perçu comme une cession totale de souveraineté. Il s’agissait plutôt, pour Makoko, d’un pacte d’alliance inscrit dans une tradition diplomatique visant à intégrer des partenaires extérieurs afin de renforcer la sécurité et les échanges commerciaux. La lecture française, en revanche, transforma cet engagement en une cession territoriale implicite, ouvrant la voie à l’instauration du Congo français (1882), puis de l’Afrique équatoriale française (AEF en 1910, dont la capitale était Brazzaville, et qui comprenait le Gabon, le Moyen-Congo, aujourd’hui République du Congo, l’Oubangui-Chari, aujourd’hui République centrafricaine et le Tchad qui a intégré officiellement en 1920). Ainsi, l’acte de Makoko, par son interprétation unilatérale, eut un impact décisif sur l’histoire régionale.
4. Accord Ngaliema–Stanley (1881) : le point d’ancrage de l’État Indépendant du Congo
Un an plus tard, en Aout 1881, c’est sur la rive gauche du Pool Malebo que se joua un autre épisode majeur. Henry Morton Stanley, explorateur anglais au service de Léopold II, cherchait à sécuriser des bases pour son projet d’État indépendant du Congo. Il engagea alors une série de négociations avec des chefs locaux, dont le roi Ngaliema Inkisi, autorité téké du village de Kintambo (future Kinshasa), sur la baie qui porte aujourd’hui son nom.
L’accord obtenu permit à Stanley d’installer une station à Léopoldville, qui allait devenir le cœur administratif de Kinshasa. La toponymie conserve d’ailleurs la mémoire de cette rencontre : baie de Ngaliema, commune de Ngaliema. Comme dans le cas de Makoko, l’intention initiale pouvait être perçue par Ngaliema comme un partenariat économique et politique, susceptible d’apporter de nouveaux débouchés. Mais du côté belge, l’accord fut interprété comme une cession de droits de souveraineté, renforçant le dossier de Léopold II.
En 1885, ces bases servirent à légitimer la proclamation de l’État Indépendant du Congo (EIC), reconnu par les puissances européennes à Berlin. Ngaliema, par cet acte, entra donc involontairement dans l’histoire mondiale comme le chef téké ayant ouvert la porte à la colonisation belge.
5. Traités tékés à la Conférence de Berlin (1884–1885) : preuves d’« occupation effective » La Conférence de Berlin, convoquée par le chancelier Otto von Bismarck en novembre 1884, avait pour objectif d’éviter l’affrontement direct entre puissances européennes engagées dans la « course à l’Afrique ». Si le discours officiel mettait en avant des préoccupations humanitaires et commerciales, la finalité réelle était de poser un cadre juridique au partage territorial du continent. Le principe central adopté fut celui de l’occupation effective : une puissance coloniale ne pouvait revendiquer un territoire que si elle démontrait, preuves à l’appui, une présence tangible et un contrôle réel sur les populations locales.
Dans ce contexte, les traités conclus avec des chefs africains, particulièrement rois téké, pour le cas de la France et de la Belgique, acquirent une valeur stratégique. Ils n’étaient pas seulement des accords bilatéraux, mais des pièces à conviction diplomatiques brandies dans un forum international. La France présenta comme argument majeur le traité signé par Makoko avec Savorgnan de Brazza en 1880, qui plaçait le royaume téké de Mbé sous « protection » française. De son côté, la Belgique, par l’entremise de Léopold II, fit valoir les accords que Stanley avait conclus avec Ngaliema en 1881 et d’autres chefs locaux sur la rive gauche du fleuve, accords qui avaient permis l’installation de la station de Léopoldville. Ces deux ensembles de documents illustrent de manière éclatante comment des signatures obtenues auprès de chefs tékés devinrent les titres fondateurs de la présence française et belge dans le bassin du Congo.
L’importance de ces traités dépasse leur contenu formel. D’un point de vue diplomatique, ils furent mobilisés comme preuves d’une légitimité internationale. D’un point de vue juridique, ils matérialisaient la conformité au principe de l’occupation effective. Enfin, d’un point de vue politique, ils permirent à deux puissances coloniales concurrentes de neutraliser toute contestation de la part d’autres acteurs européens (Royaume-Uni, Portugal, Allemagne). En réalité, la Conférence de Berlin n’a pas inventé l’ordre colonial : elle a validé et légitimé des accords déjà conclus sur le terrain, dont ceux signés par des autorités tékés.
6. Alliances sous contrainte : la lecture coloniale des traités tékés
On mesure ainsi moins un paradoxe qu’un effet de contrainte : pour les rois Makoko et Ngaliema, ces actes s’apparentaient à des alliances de protection et à des arrangements pragmatiques destinés à préserver leurs communautés. Traduits en Europe dans le langage du droit international intentionnel naissant, ils furent ensuite requalifiés en cessions de souveraineté. Nous confirmons que la dynamique coloniale ne naît pas à Berlin ex nihilo ; elle agrège des engagements locaux négociés sous forte asymétrie et les érige en titres de domination. Sans ces documents ou sans d’autres obtenus ailleurs par des moyens similaires la France et la Belgique auraient eu davantage de mal à étayer leurs prétentions à Berlin ; mais il serait abusif d’y voir une responsabilité singulière des Téké : leur capacité réelle de refuser ou de “faire autrement” était limitée par le rapport de force, la pression diplomatique et la menace de la coercition.
7. Analyse critique des traités tékés : nature juridique, asymétries et débats historiographiques
7.1. Nature juridique des traités Makoko–de Brazza (1880) et Ngaliema–Stanley (1881)
Les deux traités conclus par des chefs tékés avant la Conférence de Berlin restent sujets à des analyses juridiques divergentes au sein de la recherche.
Du point de vue téké, ces accords s’apparentaient à des alliances de protection ou à des pactes commerciaux. La diplomatie africaine précoloniale, et notamment celle des Téké, était fondée sur des logiques de partenariat, d’hospitalité et de réciprocité. Le vocabulaire employé dans la tradition orale renvoie davantage à l’idée d’« accueil » ou de « fraternité » qu’à celle de cession irrévocable de territoire.
Du point de vue européen, en revanche, ces documents furent traduits en termes de cession de souveraineté. La France interpréta le traité de Makoko comme une reconnaissance officielle de sa domination sur la rive nord du Congo, tandis que la Belgique considéra l’accord de Ngaliema comme un transfert de droits sur le site stratégique de Léopoldville. Autrement dit, des textes issus d’un contexte diplomatique africain pluriel furent transformés en instruments de droit international colonial [1] .
7.2. Asymétrie des rapports de force et la manipulation des accords
Ces traités doivent aussi être replacés dans le contexte d’un rapport de force largement déséquilibré. Les explorateurs européens disposaient de moyens militaires, financiers et diplomatiques considérables, renforcés par l’appui de leurs métropoles. Les rois téké, bien que détenteurs d’une autorité locale légitime, signaient dans un cadre où les marges de négociation étaient étroites.
De Brazza et Stanley, chacun à sa manière, usèrent d’un langage et de pratiques contractuelles importées d’Europe, souvent mal comprises dans leur portée exacte par les chefs africains. Ce décalage culturel et juridique a permis aux puissances coloniales de transformer des pactes d’alliance en actes de soumission, puis de les présenter comme preuves de « souveraineté transférée » à Berlin. Cette asymétrie est au cœur de la critique contemporaine : elle révèle comment le peuple Téké fut engagé dans des accords dont l’interprétation échappait à leur intention initiale [2].
7.3. Débats historiographiques : intention et interprétation
La communauté scientifique s’interroge depuis plusieurs décennies sur la véritable portée de ces traités.
Certains historiens insistent sur l’intention africaine, affirmant que Makoko et Ngaliema cherchaient avant tout des alliances tactiques pour consolider leur pouvoir local face aux rivalités régionales. Dans cette perspective, ils ne pouvaient imaginer que leurs signatures serviraient de fondement à un partage international de l’Afrique.
D’autres mettent en avant la stratégie coloniale : les puissances européennes avaient besoin de titres juridiques pour se légitimer. Ces traités furent donc recherchés, rédigés et interprétés en fonction des besoins diplomatiques européens, sans égard pour le sens que leur donnaient les signataires africains.
Une troisième lecture, plus nuancée, souligne la part de co-agence contextuelle: les deux parties agissaient selon les logiques disponibles à l’époque, sans anticipation des conséquences globales. Ces questionnements font l’objet d’importantes réflexions en histoire coloniale, notamment autour de la notion de « contrats ambigus ».
Ces débats montrent que la mémoire des traités téké n’est pas figée : elle évolue en fonction des recherches, des sensibilités et des contextes politiques contemporains. Pour les historiens africains et Tékés eux-mêmes, il s’agit aujourd’hui de réhabiliter la voix des signataires locaux, souvent réduite au silence dans les récits coloniaux [3][4].
7.4. Une mémoire à réapproprier : le peuple Téké comme acteur et non victime passive
L’analyse critique révèle un paradoxe : si les traités de Makoko et Ngaliema ont été instrumentalisés par les puissances coloniales, ils démontrent aussi que les Téké furent au centre des dynamiques diplomatiques de l’époque. Leur autorité était suffisamment reconnue pour que la France et la Belgique cherchent à obtenir leur signature. Leur territoire était suffisamment stratégique pour que Berlin ne puisse ignorer les accords conclus avec eux.
Aujourd’hui, cette mémoire doit être réappropriée non comme une faute, mais comme une preuve de l’importance historique du peuple Téké dans le destin du bassin du Congo [5].
8. Grandeur et continuités d’excellence : un peuple fondateur
Au-delà des circonstances coloniales, la stature du peuple Téké se mesure à la profondeur de ses institutions (chefferies, régulation des terres, justice coutumière), à la richesse de ses productions culturelles (arts du bois et du tissage, orature et diplomatie de la parole), ainsi qu’à sa capacité historique de médiation entre rives, peuples et marchés. Héritiers d’un espace-civilisation structuré par le plateau Batéké, les Téké ont su articuler hospitalité et souveraineté, échanges et ancrage territorial, en inventant des formes d’intégration adaptées aux flux du fleuve. Aujourd’hui, cette grandeur se prolonge dans la diaspora savante et entrepreneuriale, les initiatives de conservation écologique (agroforesterie, gestion communautaire), la revitalisation linguistique, l’engagement des femmes et la créativité de la jeunesse. Loin d’un récit de pure dépossession, l’itinéraire téké donne à voir une tradition d’excellence qui convertit l’épreuve en ressource civique, la mémoire en projet, et le patrimoine en capacité d’avenir.
9. Conclusion critique
Les traités Makoko–de Brazza (1880) et Ngaliema–Stanley (1881) constituent des preuves juridiques brandies à la Conférence de Berlin pour légitimer la domination française et belge. Mais leur étude critique met en lumière la complexité de leur nature juridique, l’asymétrie des rapports de force et les multiples interprétations qu’ils ont suscitées. Ces documents ne sont pas seulement des archives coloniales : ils sont aussi des fragments de l’histoire diplomatique téké, où des chefs locaux ont cherché, à travers des outils disponibles, à protéger leurs communautés dans un contexte de bouleversements globaux.
En replaçant ces traités dans leur dimension critique, on comprend que le peuple Téké n’a pas été un simple objet de l’histoire coloniale, mais un acteur central dont les décisions, même instrumentalisées, ont façonné la trajectoire de l’Afrique centrale.
10. Conclusion générale
L’examen des traités conclus par les rois Makoko et Ngaliema à la veille de la Conférence de Berlin met en évidence la place singulière du peuple Téké dans l’histoire de l’Afrique centrale. Loin d’être de simples témoins, les Téké furent recherchés par les puissances coloniales pour la légitimité qu’incarnait leur autorité politique et la centralité stratégique de leur territoire. Si ces accords furent ultérieurement réinterprétés par la France et la Belgique comme des cessions de souveraineté, ils étaient initialement conçus, dans la logique diplomatique africaine, comme des alliances de protection et des partenariats pragmatiques. Ce décalage d’interprétation illustre toute l’asymétrie des rapports de force qui conduisit à la mise sous tutelle coloniale d’une région pourtant dotée d’institutions solides, d’une culture raffinée et d’une tradition séculaire de médiation et d’hospitalité.
Réhabiliter la mémoire de ces événements ne consiste pas à accuser ni à excuser, mais à redonner aux Téké leur juste place : celle d’un peuple acteur de son histoire, dont les choix, même contraints, ont pesé sur le destin de deux empires européens et sur le partage du bassin du Congo. Cette mémoire doit être comprise comme une ressource et une preuve de la centralité historique des Téké. Elle engage à valoriser la grandeur de leur héritage institutionnel, culturel et démographique, et à l’inscrire dans une dynamique contemporaine d’unité, de dignité et de projection vers l’avenir.
Ainsi, l’histoire des Téké n’est pas seulement celle de la colonisation subie, mais celle d’une tradition d’excellence et de résilience, capable de transformer l’épreuve en force, la mémoire en projet et l’identité en levier pour l’avenir de l’Afrique centrale.
Références
[1] : Office of the Historian, “Papers Relating to the Foreign Relations of the United States, Transmitted to Congress, With the Annual Message of the President, December 4, 1883”, https://history.state.gov/historicaldocuments/frus1883/d122
[2] : Office of the Geographer, Bureau of Intelligence and Research, International Boundary Study, No. 127 – September 8, 1972, ‘’Republic of the Congo (Congo) – Democratic Republic of the Congo (Zaire)’’.
[3] : Dr. Dominique OBA, Journal of Studies in Social Sciences ISSN 2201-4624, ‘’ The Role of Mbe in the Congolese Area Nineteenth-Twenty-First Century’’, https://infinitypress.info/index.php/jsss/article/view/1482
[4] : Jan Vansina, African ethnographic studies of the 20th century, ‘’ the tio kingdom of the middle Congo 1880-1882’’, https://api.pageplace.de/preview/DT0400.9780429941405_A36190287/preview-9780429941405_A36190287.pdf
[5] : Sharing History, ‘’The French Colonies. Book 26. M. de Brazza’s Exploration 1875–79. His treaty with Makoko’’.
https://sharinghistory.museumwnf.org/database_item.php?id=object%3BAWE%3Bfr%3B63%3Ben&utm
Bonjour à mes frères Tio, quant on parle des tekes souvent c’est Congo kinshasa , Brazza et Gabon c’est comme si nous oublions nos frères de Tchad ?