Dans un revirement inattendu, les négociations de Doha, qui semblaient dans une impasse en raison des accusations du M23 envers le gouvernement congolais concernant la libération de prisonniers, ont connu une avancée significative.
Les deux délégations ont simultanément publié deux communiqués signalant leur engagement à négocier en vue d’une trêve durable. Cette reprise soudaine soulève des questions quant aux facteurs ayant permis ce déblocage.
Selon certaines sources bien informées, les États-Unis auraient joué un rôle de catalyseur, exerçant une pression significative sur les deux parties. L’hypothèse la plus intrigante concerne le Rwanda. En échange d’un retrait de ses troupes de la République démocratique du Congo (RDC) et de la cessation de son soutien au M23,
Washington proposerait à Kigali un accord bilatéral pour l’exploitation de ses ressources minières. Le Rwanda a toujours nié toute implication dans le conflit qui déchire l’est de la RDC.
Cette perspective est renforcée par les déclarations de Massad Boulos, conseiller principal des États-Unis pour l’Afrique. Bien qu’il ait minimisé les inquiétudes concernant des coupes budgétaires américaines impactant l’aide humanitaire sur le continent, affirmant que l’Afrique restait « très importante » pour le président Trump, ses propos ont mis en lumière l’intérêt économique croissant des États-Unis pour la région.
M. Boulos a révélé que plusieurs entreprises américaines avaient manifesté leur intérêt pour l’exploitation des minéraux en RDC, suite à son récent déplacement dans ce pays riche en ressources telles que le lithium, crucial pour l’industrie des batteries et des véhicules électriques.
Le président congolais Félix Tshisekedi voit dans cette implication américaine une opportunité d’apaiser les violences qui sévissent dans l’est du pays depuis près de trois décennies, une région où l’influence des entreprises chinoises dans le secteur minier est actuellement prédominante.
L’intérêt américain ne s’arrête pas à la RDC. Massad Boulos a également mentionné l’intérêt de son pays pour l’exploration minière au Rwanda voisin. Cependant, il a clairement conditionné cette perspective au retrait préalable des troupes rwandaises de la RDC et à l’arrêt du soutien au M23.
Ainsi, la reprise des pourparlers de Doha, bien que saluée comme un pas vers une résolution pacifique du conflit dans l’est de la RDC, semble intimement liée à une stratégie américaine visant à renforcer sa présence économique dans la région. La signature potentielle d’un accord minier entre le Rwanda et les États-Unis pourrait être la clé de voûte de cette nouvelle dynamique, plaçant les enjeux économiques au cœur des efforts de paix. Reste à voir si cette approche portera ses fruits et si elle permettra d’instaurer une stabilité durable dans une région marquée par des décennies de violence.
Coco Kabwika