La RDC a prolongé de six mois l’interdiction du commerce des minerais provenant de 38 sites de production de coltan, de cassitérite et de wolframite sous contrôle du M23

La République démocratique du Congo a prolongé de six mois l’interdiction du commerce des minerais provenant de dizaines de sites miniers artisanaux situés dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, touchées par le conflit, a annoncé le ministère des Mines.

Cette prolongation accroît la pression en matière de conformité sur les chaînes d’approvisionnement mondiales en étain, tantale et tungstène, des intrants clés pour les industries de l’électronique, de l’automobile et de l’aérospatiale.
L’interdiction, introduite en février , est maintenue en raison de preuves selon lesquelles l’approvisionnement illégal en provenance des mines finance des groupes armés dans l’est du pays, d’après un arrêté daté du 3 novembre et signé par le ministre des Mines, Louis Watum Kabamba.
L’arrêté, que le ministère a publié sur les réseaux sociaux dimanche, s’applique à 38 sites de production de coltan, de cassitérite et de wolframite – ingrédients pour l’étain, le tantale et le tungstène – dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu et dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu.
Les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, et d’autres groupes armés ont conquis un territoire important dans l’est du Congo, riche en minéraux.
L’offensive menée cette année par le M23 a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.
Les revenus tirés des mines sont depuis longtemps considérés comme un facteur alimentant la violence dans l’est du pays, les combattants utilisant les gisements de coltan, de cassitérite et d’or pour financer leurs opérations, selon des experts de l’ONU et des organisations de défense des droits humains.
Un rapport de l’ONU publié en décembre 2024 indiquait que les revenus tirés du trafic de minéraux finançaient les opérations militaires , alimentaient une économie de guerre et prolongeaient les violences.
L’arrêté du ministère des Mines interdit l’approvisionnement et l’exportation depuis les sites miniers en question et précise qu’ils pourraient faire l’objet d’audits indépendants menés par le ministère ou des organismes internationaux, notamment l’ONU et l’OCDE.

Avec Reuters

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