Alors que les Rwandais ont voté pour leur président et députés, le gouvernement a vivement réagi aux déclarations de Kenneth Roth, l’ancien directeur de Human Rights Watch.
La porte-parole du gouvernement, Yolande Makolo, a condamné les propos de M. Roth, qui avait affirmé sur le réseau social X que le président Paul Kagame remporterait les élections à 99%, « ridiculisant ainsi l’ensemble du processus électoral ».
Mme Makolo a répondu que « les processus électoraux au Rwanda concernent les Rwandais et non les étrangers comme ce vieil homme qui prétend être l’équilibre des droits de l’homme ». Elle a demandé à M. Roth de « faire des affaires avec eux dans leur pays ».
De son côté, le président Kagame a critiqué les étrangers qui remettent en cause la démocratie au Rwanda. Lors d’un meeting de campagne, il a rappelé avoir été élu avec près de 100% des voix en 2003, 2010 et 2017, expliquant que « souvent dans leurs pays, la participation aux élections est faible ».
« Il y a ceux qui ne nous comprennent pas, ils ne comprennent pas le Rwanda, mais petit à petit les actions le leur apprendront », a-t-il déclaré, ajoutant que « 100% c’est la démocratie » et que ceux qui gouvernent avec seulement 15% des voix ne peuvent pas se targuer d’être démocratiques.
Le gouvernement rwandais semble donc déterminé à faire taire les critiques extérieures et à affirmer la légitimité de son processus électoral, malgré les doutes exprimés par des observateurs internationaux.
Critiques qui n’ont pas découragé l’ancien directeur à donner une réplique sur Wall Street Journal: « Le Rwanda « est aux prises avec des taux de pauvreté élevés et des critiques croissantes concernant son ingérence dans le Congo voisin », mais on ne s’en rendrait jamais compte lors de la campagne électorale, puisque la critique du dictateur, le président @PaulKagame, n’est pas autorisée ».
https://x.com/KenRoth/status/1813095554475335828?t=mkvvQQWDwl7L0DURFUk1Tg&s=19
Avec Igihe
