La visite du président américain Joe Biden en Angola marque une étape historique qui souligne le renforcement du partenariat entre les deux pays, en particulier en ce qui concerne la coopération en matière de sécurité. Cette visite sans précédent reflète l’engagement de l’administration Biden à renforcer les relations bilatérales et à relever les défis communs en matière de sécurité.
Biden est arrivé en Angola le 2 décembre et doit se rendre aujourd’hui (3 décembre) à Lobito pour un sommet sur les investissements dans les infrastructures dans la région avec les dirigeants de l’Angola, de la République démocratique du Congo (RDC), de la Tanzanie et de la Zambie. De nombreuses annonces sont attendues, notamment sur la coopération sécuritaire entre les États-Unis et l’Angola.
Les États-Unis et l’Angola ont renforcé leurs liens en matière de défense par le biais d’initiatives stratégiques et de programmes conjoints visant à renforcer la capacité de l’Angola à maintenir la stabilité à l’intérieur de ses frontières et à contribuer à la paix régionale. Comme l’a souligné un haut responsable de l’administration américaine, « l’Angola est un partenaire indispensable pour promouvoir la sécurité régionale et relever les défis mondiaux, de la sécurité maritime à la lutte contre la criminalité transnationale ».
Les récents développements ont renforcé le rôle de l’Angola en tant que partenaire essentiel de la coopération américaine en matière de défense. En juin 2024, la réunion inaugurale du Comité conjoint de coopération en matière de défense angolais-américain (DEFCOM) a marqué une avancée significative, les deux pays ayant signé un accord d’échange de biens et de services logistiques entre leurs armées. La collaboration s’étend à des domaines critiques tels que le maintien de la paix, la cyberdéfense, l’ingénierie et le développement de la garde côtière naissante de l’Angola.
En septembre 2024, l’Angola a rejoint le programme de partenariat entre les États (SPP) du ministère américain de la Défense, intégrant davantage ses efforts militaires à ceux des États-Unis. Ce partenariat favorise l’interopérabilité et renforce la gouvernance, reflétant l’engagement croissant de l’Angola en faveur de la stabilité régionale.
« Grâce à des initiatives telles que le DEFCOM et le SPP, l’Angola non seulement renforce sa défense nationale mais devient également un modèle de sécurité en Afrique subsaharienne », a annoncé remarquer un haut responsable.
La sécurité maritime et la professionnalisation des forces armées constituent un autre aspect de cette relation. La sécurité maritime est devenue un domaine de collaboration essentiel. Les États-Unis équipent les marines angolais de huit canots pneumatiques à coque rigide, dont les livraisons se poursuivront jusqu’à la fin de 2025. Ces moyens sont complétés par des programmes de formation axés sur l’efficacité opérationnelle et la sécurité des opérations maritimes.
Depuis 2020, les États-Unis ont investi près de 17 millions de dollars dans des programmes de formation et de professionnalisation militaires en Angola. Ces programmes comprennent des cours d’anglais, l’élargissement des opportunités pour les femmes dans l’enseignement militaire et une formation ciblée sur la sécurité maritime.
Les États-Unis renforcent leur coopération en matière de sécurité avec l’Angola par le biais du programme international d’éducation et de formation militaires (IMET), qui facilite l’enseignement militaire professionnel et la formation technique du personnel de défense angolais. Cette initiative vise à renforcer les capacités de défense de l’Angola, à promouvoir l’interopérabilité avec les forces internationales et à favoriser une meilleure compréhension des principes démocratiques et du contrôle civil de l’armée. En investissant dans le renforcement des capacités par le biais de l’IMET, les États-Unis soutiennent les efforts de l’Angola pour relever les défis de sécurité régionale, notamment la sécurité maritime et les menaces transnationales, tout en jetant les bases d’un renforcement des relations bilatérales et de la stabilité régionale en Afrique australe.
Il y a aussi la question de la lutte contre les menaces émergentes. Les États-Unis aident également l’Angola à faire face aux menaces sécuritaires émergentes telles que la cybercriminalité. Une initiative de 1,4 million de dollars soutenue par les États-Unis aide l’Angola à élaborer une stratégie nationale de cybersécurité et à renforcer ses capacités de cyberdéfense. Ces efforts sont complétés par des collaborations en cours dans la lutte contre la criminalité transnationale, comme le trafic de bois, par le biais de programmes de formation et de répression avancés.
En matière de leadership régional, l’inclusion de l’Angola dans le Partenariat pour la coopération atlantique (PCA) dirigé par les États-Unis souligne son rôle stratégique dans la promotion d’une région atlantique sûre et prospère. Cette initiative, associée aux capacités militaires croissantes de l’Angola, positionne le pays comme un acteur clé du maintien de la paix et de la sécurité maritime dans la région.
Selon les mots d’un haut responsable américain, « notre partenariat avec l’Angola sert de modèle à la manière dont deux nations peuvent travailler ensemble pour construire un monde plus sûr et plus sécurisé. »
L’approfondissement du partenariat de défense entre l’Angola et les États-Unis a des répercussions qui vont au-delà des relations bilatérales. Ces initiatives contribuent à la stabilité régionale, en renforçant la capacité de l’Angola à faire face aux menaces de manière indépendante et en collaboration avec ses partenaires internationaux. La visite historique du président Biden en Angola symbolise un engagement commun en faveur de la sécurité, de la résilience et de la prospérité en Afrique subsaharienne.
Pour l’Angola, ces engagements constituent une occasion de mettre en valeur son rôle croissant dans l’architecture de sécurité régionale. Alors que les deux pays se tournent vers l’avenir, leur collaboration en matière de défense et au-delà représente une étape cruciale vers une Afrique plus stable et plus sûre.
Pearl Matibe
