Face aux faiblesses du Burundi, AFC/M23 propose “un pacte de non-agression au président ‘Évariste Ndayishimiye

Le pouvoir d’Évariste Ndayishimiye dos au mur face au M23. Pris en étau entre son soutien à Kinshasa, la peur d’une supposée déstabilisation orchestrée par Kigali et les velléités expansionnistes des rebelles sur Uvira, le président burundais tergiverse sur la ligne à suivre. Selon un rapport d’Africa Intelligence, une délégation politique de l’Alliance Fleuve Congo (AFC)/ M23, a tenu une réunion privée avec le président burundais Évariste Ndayishimiye début octobre 2025. Au cours de cette réunion,la délégation de l’Alliance du fleuve Congo (AFC) a mis en garde le président burundais contre un soutien continu au régime de Kinshasa et à proposé un pacte de non-agression comme stratégie de survie du gouvernement burundais.

Cette stratégie du M23 exploite plusieurs vulnérabilités au sein des dirigeants et des forces armées burundais dont des divisions internes existantes au sein de l’armée burundaise. Celle-ci est depuis longtemps confrontée à des tensions internes, le favoritisme envers les fidèles du parti au pouvoir étant à l’origine de problèmes qui remontent à avant 2015.

L’AFC a publiquement déclaré son intention de poursuivre son expansion, avec pour objectif principal de s’emparer d’Uvira, une ville congolaise du Sud-Kivu située à la frontière avec le Burundi.
L’AFC reconnaît qu’une offensive directe sur Uvira entraînerait probablement de lourdes pertes et un bain de sang dans la region . Pour réduire la résistance de l’armée burundaise (FDNB), les rebelles du M23 tentent d’exploiter les divisions au sein de l’armée et du gouvernement burundais. Les rebelles du M23 ont misé sur le scepticisme de certains responsables militaires burundais quant à la poursuite du soutien militaire à la République démocratique du Congo (RDC), et plus particulièrement au président Félix Tshisekedi. Certains responsables estiment que Tshisekedi est incapable de résoudre la crise sécuritaire ou d’honorer ses engagements financiers.

Les mécontentements viennent aussi du fait que certains soldats Burundais qui ont refusé d’aller se battre au Kivu sont emprisonnés. L’Etat major burundais se contente donc d’envoyer des jeunes radicaux du régime pour la défense de Kivu. En août 2025, le Burundi avait déployé des troupes supplémentaires et utilisé des drones pour frapper les positions du M23 et les milices banyamulenge au Sud-Kivu.

Face à la pression croissante, le gouvernement burundais a mis en place une stratégie de survie, notamment en faisant appel à la France pour une médiation dans les négociations avec le Rwanda. Cette démarche vise à apaiser les tensions avec le Rwanda, que le Burundi soupçonne de soutenir le M23.
Notons qu’ une prise d’Uvira par l’AFC constituerait une menace majeure pour l’économie du Burundi, qui dépend fortement du commerce transfrontalier avec la RDC et renforcerait les positions des rebelles Tutsis de Red Tabara basés au Kivu. En outre, la chute d’Uvira entraînerait une vague de déplacement de militaires et milices Wazalendo non contrôlées au Burundi et probablement la chute de Bujumbura ou un coup d ‘État.

Coco Kabwika

Partage

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *