Dans un contexte politique tendu, la situation de Franck Diongo, figure de l’opposition congolaise, soulève des questions cruciales sur les manœuvres géopolitiques au sein de la région. En effet, dans sa stratégie visant à laver son image en République démocratique du Congo, le président rwandais Paul Kagame aurait exigé de ses services de renseignement de surveiller de près tout contact ou adhésion des opposants congolais à sa cause.
Détenteur d’un passeport belge limité à 90 jours, octroyé selon la convention de Genève et d’un visa rwandais, Franck Diongo aurait pu choisir de voyager avec RwandAir pour préserver son identité. Cependant, il a été incité à opter pour Brussels Airlines, une décision qui semble motivée par la nécessité de protéger l’image de RwandAir et de ses services réputés. Cette manœuvre a conduit à sa livraison aux agents rwandais travaillant sous couverture, qui ont ensuite divulgué ses informations personnelles.
Kagame cherche à rallier publiquement des figures importantes de l’opposition congolaise, espérant ainsi que Diongo puisse attirer d’autres compatriotes à sa cause. Cette opération s’inscrit dans une campagne internationale orchestrée par les services rwandais, visant à redorer l’image du Rwanda tout en présentant le mouvement M23 comme une affaire purement congolo-congolaise.
Parallèlement, cette situation constitue une réponse directe à la politique de Félix Tshisekedi, qui s’efforce d’organiser des rencontres avec les opposants au régime de Kagame. Ce dernier, quant à lui, prépare une table ronde à Kibali réunissant des figures de l’opposition congolaise, illustrant ainsi la complexité des relations entre les deux pays.
Dans ce contexte, la situation de Franck Diongo ne fait pas seulement écho à des enjeux personnels, mais révèle également les tensions croissantes entre les autorités rwandaises et congolaises, ainsi que les implications plus larges pour la stabilité régionale.
Coco Kabwika
