Kinshasa tente d’anticiper l’arrivée de l’administration Trump

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Une petite délégation congolaise a séjourné en décembre dernier à Washington, où elle a multiplié les rencontres avec des responsables américains proches du président élu.

La présidence de Félix Tshisekedi prend les devants pour renouer le contact avec la future administration de Donald Trump. À cet effet, plusieurs responsables du pouvoir congolais ont fait le déplacement en fin d’année dernière à Washington. Parmi eux figurait Jacques Tshibanda Tshisekedi, frère du chef de l’État et coordinateur de la sécurité interne au sein des services personnels du président. Il était accompagné par Serge Tshibangu, dont il est resté proche. Limogé en août dernier, l’ancien haut représentant de Félix Tshisekedi dispose d’un précieux carnet d’adresses dans la capitale fédérale américaine.

La délégation congolaise a profité de son séjour pour rencontrer J. Peter Pham, l’ex-envoyé spécial de Donald Trump pour les Grands Lacs, puis le Sahel, reconverti dans le privé sous le mandat de Joe Biden. Son nom circule actuellement pour prendre la suite de Mary Catherine Phee, dite Molly Phee, à la tête du sous-secrétariat d’État aux affaires africaines. Si cette nomination demeure hypothétique, elle présenterait l’avantage pour Kinshasa d’avancer en terrain connu, l’ancien diplomate américain ayant noué de longue date des relations avec le pouvoir de Félix Tshisekedi.

En plus de J. Peter Pham, Jacques Tshibanda Tshisekedi et Serge Tshibangu se sont également entretenus avec des représentants des commissions des affaires étrangères du Sénat et de la Chambre des représentants. C’est le cas notamment de Joe Foltz, directeur du personnel au sein du sous-comité des affaires étrangères pour l’Afrique de la Chambre des représentants, qui revenait tout juste d’un séjour au Nigeria. Lui aussi pourrait jouer un rôle important, bien qu’encore incertain, dans la future diplomatie américaine vis-à-vis du continent. Il est ainsi pressenti pour rejoindre le National Security Council (NSC), où il avait déjà officié à la fin du premier mandat de Donald Trump.

Course aux minerais critiques
D’autres rendez-vous ont eu lieu au sein du NSC, ainsi qu’au Pentagone, où il a été question d’un projet encore flou d’y créer une division dévolue aux minerais critiques. Consciente du peu d’appétence de Washington pour les sujets liés à l’Afrique, la partie congolaise s’est employée à mettre en exergue le rôle clé de la RDC dans la course à ces ressources précieuses, l’un des points déterminants de la rivalité avec Pékin. Celle-ci avait du reste fait l’objet d’une certaine attention lors du premier mandat de Donald Trump, entre 2016 et 2020, lorsque Washington avait soutenu en sous-main la renégociation des contrats miniers passés sous la présidence de Joseph Kabila (2001-2019) avec la Chine (AI du 05/09/22).

L’activisme de Kinshasa en amont de l’investiture de Donald Trump s’explique aussi par la crainte de voir les États-Unis, accaparés par l’Ukraine, le Proche et le Moyen-Orient, délaisser le dossier de la rébellion du M23 active dans l’est du pays. Les représentants du Parti républicain jugent durement la gestion par la présidence Biden de ce conflit, notamment concernant le processus de Luanda, dont les résultats peinent encore à se concrétiser.

CA

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