L’AFC/ M23 cherche à conclure un pacte de non-agression avec le président burundais pour empêcher le Burundi d’intervenir lorsqu’ ils tenteront de s’emparer de la ville stratégique d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu en RDC. Cette demande s’inscrit dans la stratégie plus large de l’AFC/M23 visant à s’emparer de la ville stratégique d’Uvira en RDC, située à la frontière avec le Burundi, et à éviter une confrontation directe avec l’armée burundaise. Le M23 espère également que ce pacte créera un divorce entre le gouvernement burundais et le gouvernement de Kinshasa.
Les rebelles espèrent isoler le gouvernement congolais et empêcher les forces burundaises de défendre Uvira lorsque l’offensive débutera. La prise d’Uvira, ville congolaise frontalière avec le Burundi, est un objectif clé pour l’AFC/M23. En cas de succès, elle contribuerait à consolider son contrôle sur la région. En échange d’un pacte de non-agression, l’AFC/M23 souhaite que le Burundi ferme sa frontière aux groupes armés opposés tels que la milice Wazalendo et les FDLR, qui pourraient y trouver refuge.
Depuis la prise de Goma et de Bukavu par le M23 au début de l’année 2025, le gouvernement de Ndayishimiye s’inquiète de la déstabilisation orchestrée par le Rwanda, avec son soutien présumé au M23.
L’économie du Burundi repose en grande partie sur le commerce avec la RDC, et les responsables burundais craignent que l’AFC/M23 ne ferme la frontière s’ils prennent Uvira. Cela isolerait davantage le Burundi sur le plan économique.
Lors d’une réunion début octobre 2025, le président burundais Évariste Ndayishimiye a demandé à la délégation de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) de prendre ses distances avec le Rwanda. Cette demande a été formulée dans un contexte de tensions persistantes et d’un processus de paix impliquant le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC), les rebelles de l’AFC/M23 et le Rwanda. Sachant que les rebelles de l’AFC/M23 et le Rwanda sont inséparables, le président burundais appelle à une médiation française avec Kagame. Notons que le Rwanda redoute aussi que les milices Wazalendo et les FDLR trouvent refuge au Burundi après la chute d’Uvira.
Coco Kabwika
