Dans un contexte de crise sécuritaire persistante dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), la gestion de cette situation est désormais principalement entre les mains des chefs des services de sécurité, notamment le renseignement militaire et l’Agence nationale de renseignement (ANR). Cependant, des évolutions pourraient se dessiner avec la mise en place d’une nouvelle initiative. En effet, Anthony Nkinzo, bien que n’ayant pas encore marqué de son empreinte ce dossier complexe, travaille actuellement à la création d’une cellule à la présidence dédiée à la diplomatie avec les pays des Grands Lacs et aux conflits dans l’Est.
Une Cellule Stratégique
Selon l’ordonnance qui institue cette cellule, son futur président, dont l’identité reste incertaine, devrait avoir une autorité statutaire sur l’administrateur général de l’ANR, un point qui n’a pas échappé à l’attention des acteurs concernés. Cette nouvelle structure pourrait jouer un rôle crucial dans la coordination des efforts diplomatiques et sécuritaires dans une région marquée par des tensions chroniques.
Relations de Confiance
Bien que ses marges de manœuvre soient limitées, Anthony Nkinzo bénéficie d’une relation de confiance avec la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka. Leur collaboration remonte à leur passage au cabinet de l’ex-vice-premier ministre du budget, Daniel Mukoko Samba, entre 2012 et 2014, sous le gouvernement d’Augustin Matata Ponyo. De plus, il entretient des liens étroits avec la nouvelle ministre des affaires étrangères, Thérèse Wamba Wagner, ce qui renforce sa position.
Un Parcours Diversifié
Anthony Nkinzo a construit sa carrière entre le secteur public et privé. Dans les années 2000, il a d’abord travaillé à la Direction générale des impôts (DGI) avant de rejoindre Nestlé en tant que responsable des ressources humaines. Entre 2012 et 2014, il a été tax & legal manager au sein du cabinet PwC à Kinshasa. Ces expériences lui ont permis d’acquérir une expertise précieuse, facilitant son entrée dans les cabinets ministériels.
Nommé en 2017 par Joseph Kabila à la tête de l’ANAPI, Nkinzo a pu établir de solides contacts dans la haute administration et le milieu des affaires. L’ANAPI, en tant qu’interface entre le secteur public et privé, a permis à Nkinzo d’interagir avec des acteurs majeurs tels que Glencore et DP World, qui développent des projets d’envergure en RDC.
Un Profil Apprécié
Félix Tshisekedi a été sensible à ce profil orienté vers les affaires, dont la mission à l’ANAPI était d’améliorer le climat des affaires. Pour éviter les dérives de la gouvernance de Guylain Nyembo, Tshisekedi a progressivement écarté certains poids lourds du cabinet, réduisant ainsi les conflits de prérogatives entre ministres.
Avec la création de cette cellule Grands Lacs, Anthony Nkinzo se voit confier une tâche cruciale dans un environnement complexe, où ses compétences et ses relations pourraient être déterminantes pour la stabilité de la région.
Avec AI