Selon Joe Biden, la situation en RDC reste une menace inhabituelle et extraordinaire pour la politique étrangère des États-Unis.
Joe Biden, le président américain, a décidé de prolonger l’état d’urgence nationale en République démocratique du Congo pour une durée d’un an. Cette décision concerne le décret 1343 du 27 octobre 2006, modifié par le décret présidentiel 13671 du 18 juillet 2014, qui permet de mettre en place des sanctions en cas d’actions ou de politiques qui menacent le processus démocratique ou les institutions démocratiques en République démocratique du Congo. Cette prolongation est valable jusqu’au 27 octobre 2023.
Le International Emergency Economic Powers Act (IEEPA) donne au président le pouvoir de déclarer l’existence d’une « menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale, la politique étrangère ou l’économie des Etats-Unis » qui provient « en totalité ou en grande partie en dehors des Etats-Unis ». Cette loi permet ensuite au président, après une telle déclaration, de bloquer des transactions et de geler des actifs pour faire face à cette menace.
En cas d’une véritable attaque contre les Etats-Unis d’Amérique, le président peut également confisquer les biens liés à un pays, à un groupe ou à une personne qui aurait contribué à l’attaque.
La même source rappelle que c’est grâce à cette loi que le président George Bush a ordonné le blocage des biens de certaines personnes qui contribuaient au conflit en République démocratique du Congo le 27 octobre 2006. Il avait alors déclaré que la situation en RDC, caractérisée par des violences généralisées et des atrocités menaçant la stabilité régionale, constituait une menace inhabituelle et extraordinaire pour la politique étrangère des Etats-Unis.
À l’époque, plusieurs personnes ont été sanctionnées, dont Laurent Nkunda, le fondateur du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), Ignace Murwanashyaka, le président des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, Khawa Panga Mandro, l’ancien président du Parti pour l’Unité et la Sauvegarde de l’Intégrité du Congo, Viktor Anatolijevitch Bout, le propriétaire de Great Lakes Business Company, Sanjivan Singh Ruprah, un homme d’affaires, Dimitri Igorevich Popov, le directeur général de Great Lakes Business Company et de la Compagnie Aérienne des Grands Lacs, et Douglas Mpano, le gestionnaire de Great Lakes Business Company et de la Compagnie Aérienne des Grands Lacs.
À moins de deux mois des élections générales, les États-Unis d’Amérique maintiennent la pression sur les autorités congolaises en ce qui concerne le respect des normes démocratiques.
Alors que cet état d’urgence devait expirer le 27 octobre 2023, Joe Biden a décidé de le prolonger dans un contexte pré-électoral particulièrement agité, marqué par un paysage politique en suspens en attendant le verdict très attendu de la Cour constitutionnelle concernant l’invalidation de la candidature de Moïse Katumbi Chapwe.
Pour ceux qui savent lire entre les lignes, cette prolongation est une manière pour les États-Unis d’exercer une pression sur les autorités congolaises.
Avec Forum des As