C. Nangaa déterminé à renverser Tshisekedi, malgré les efforts de paix de Trump

L’administration Trump, qui espère conclure un accord de paix et d’exploitation minière en République démocratique du Congo (RDC), a subi un revers important. Corneille Nangaa, chef d’une alliance rebelle soutenue par le Rwanda, a rejeté les appels à un cessez-le-feu, déclarant que ses forces poursuivraient le combat jusqu’à la destitution du président Félix Tshisekedi.

Cette position compromet les efforts de Donald Trump pour renforcer son image de pacificateur et sécuriser les ressources minérales cruciales pour les États-Unis. Nangaa, s’exprimant lors d’une interview avec The Telegraph, a comparé Tshisekedi au prophète biblique Jonas, affirmant que la paix ne reviendrait qu’après le départ du président.

Contexte et efforts diplomatiques

L’administration Trump, cherchant à contrebalancer les difficultés des négociations russo-ukrainiennes, a mis en avant ses progrès dans les pourparlers entre la RDC et le Rwanda.

La semaine dernière, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a négocié un accord pour mettre fin à la violence dans l’est de la RDC, où des milliers de personnes ont été tuées et 700 000 déplacées. Trump a même affirmé sur sa plateforme Truth Social qu’un accord de paix était imminent.

L’accord proposé vise à affaiblir le M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda qui a pris le contrôle de villes clés et avance vers la capitale, Kinshasa. En échange de protection et d’aide contre les rebelles, Tshisekedi a offert aux États-Unis l’accès aux vastes ressources naturelles de la RDC.

Obstacles et position de Nangaa

Cependant, la réussite de cet accord dépend de la sincérité du Rwanda à cesser son soutien au M23 et de la capacité à contrôler les rebelles. Nangaa, qui a été condamné à mort par contumace pour trahison et est sous sanctions américaines, semble déterminé à poursuivre le combat. Il insiste sur le fait que le peuple congolais souhaite la chute de Tshisekedi plus que la paix, et qu’il n’acceptera aucune concession territoriale supplémentaire.

Nangaa, ancien chef de la commission électorale congolaise, a joué un rôle clé dans l’accession au pouvoir de Tshisekedi en 2018, lors d’une élection controversée. Il admet aujourd’hui que cette élection était frauduleuse, justifiant son action par la nécessité d’éviter une escalade de la violence. Il considère désormais Tshisekedi comme un dirigeant illégitime et met en garde les États-Unis contre la conclusion d’accords miniers avec lui.

Implications et détails de l’accord minier

Les détails de l’accord minier proposé entre les États-Unis et le gouvernement de Kinshasa restent confidentiels. Récemment, Massad Boulos, envoyé spécial de Trump pour l’Afrique, a rencontré Tshisekedi pour finaliser un accord permettant aux entreprises américaines de contrôler les ressources minérales critiques de la RDC, notamment le cobalt, le lithium et l’uranium.

Erik Prince, un entrepreneur de sécurité privé allié de Trump, aurait également accepté d’aider la RDC à sécuriser ses richesses minérales dans le cadre de cet accord. Le parti de Tshisekedi a quant à lui réaffirmé qu’il ne démissionnerait jamais.

Telegraph

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