Le barrage de Ruzizi III dont les premières études remontent à plus de 25 ans, est désormais au cÅ“ur de la géopolitique régionale après avoir été inclus par l’administration du président américain Donald Trump dans son programme de mesures de confiance (CBM), au motif qu’il favoriserait la consolidation de la paix entre la RDC, le Rwanda et le Burundi . Le gouvernement américain a identifié plusieurs projets pour contribuer à assurer la paix entre les parties au conflit, notamment le Rwanda, qui soutient le M23, et la RDC. Des investissements pourraient ainsi provenir des États-Unis.
Cinq consortiums ont été présélectionnés pour construire le barrage de Ruzizi III : Ozaltin-Summa, avec le groupe turc Özaltin en partenariat avec Summa – qui a précédemment géré la construction du Kigali Convention Center situé dans le centre de la capitale rwandaise –, la joint-venture turco-coréenne Nurol-DL (Nurol İnÅŸaat ve Ticaret et DL E&C Co), la joint-venture Power China HFE (PowerChina Huadong Engineering Corp, Sinohydro Bureau 14 Co et Sinohydro Engineering Bureau 8 Corp), Orascom-DEC (composé de l’égyptien Orascom et du chinois Dongfang Electric Corp), et enfin Limak-Mota Engil, composé du portugais Mota-Engil et du turc Limak.
La date limite de soumission des offres pour le projet de barrage de Ruzizi III (206 mégawatts) avait été repoussée pour plusieurs raisons qui incluent des raisons techniques. Les constructeurs potentiels de cet ouvrage, qui bénéficiera au Rwanda, au Burundi et à la RDC, avaient jusqu’au 15 septembre pour soumettre leurs propositions finales.
Cette procédure était initialement prévue depuis avril, mais le dépôt des offres a été repoussé à fin juillet. La reprise de la guerre par le M23 dans l’est de la RDC et surtout la prise de Bukavu, au Sud-Kivu, début 2025, ont entraîné plusieurs reports.
En octobre 2025, deux consortiums étaient restés en lice pour la construction du barrage de Ruzizi III, selon un rapport d’Africa Intelligence. Le soumissionnaire retenu devrait être sélectionné d’ici décembre 2025, les travaux débuteront début 2026.
Les deux consortiums en compétition pour décembre :
Consortium 1 : Nurol-DL-Summa/ Joint-venture turco-coréenne
Nurol İnşaat ve Ticaret (Nurol Construction and Trading Co.) : Grande entreprise de construction turque fondée en 1966 et faisant partie du conglomérat Nurol Holding.
DL E&C : Grande entreprise sud-coréenne de construction et de pétrochimie. Elle a réalisé des projets dans plus de 40 pays depuis 1966 et est spécialisée dans un large éventail d’infrastructures, notamment les ponts, les routes et les usines.
Summa : Entreprise et investisseur turc en construction, fortement implanté en Afrique, spécialisé dans les projets clés en main tels que les bâtiments publics, les hôtels, les aéroports et les infrastructures.
Consortium 2 : Orascom-DEC
Orascom : Entreprise multinationale égyptienne d’ingénierie, d’approvisionnement et de construction (EPC). Fondée en 1976, elle est présente dans plus de 25 pays, principalement au Moyen-Orient et en Afrique.
Dongfang Electric Corp (DEC) : Entreprise publique chinoise spécialisée dans la fabrication de groupes électrogènes et d’équipements pour centrales électriques. Elle est spécialisée dans les équipements électriques haut de gamme, notamment pour les énergies thermique, hydroélectrique, éolienne et nucléaire.
Le barrage de 206 MW est un projet hydroélectrique régional impliquant le Burundi, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda.Chaque consortium est composé de plusieurs entreprises de différents pays.
Coco Kabwika