Kinshasa, le 12 décembre 2025 – La tolérance zéro prônée par le comité de gestion de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) vient de faire une victime de marque. Le Professeur Tazi Kizey, Vice-Doyen chargé de la Recherche à la Faculté des Sciences Sociales, Administratives et Politiques, a été officiellement révoqué de ses fonctions et suspendu, suite au scandale entourant le dossier académique de Christian Dunia Kilanga.
Une sanction exemplaire
La décision est tombée via un procès-verbal de clôture d’action disciplinaire signé le 3 décembre 2025 par le Recteur de l’Université, le Dr Jean-Marie Kayembe Ntumba, et notifié à l’intéressé ce 9 décembre. Le document, que notre rédaction a pu consulter, est sans équivoque sur la gravité des faits reprochés.
En conséquence, le Professeur Tazi Kizey écope de sanctions administratives sévères :
* Le retrait de sa charge horaire pour l’année académique 2025-2026.
* La révocation immédiate de ses fonctions de Vice-Doyen chargé de la Recherche.
* L’interdiction d’assurer des fonctions académiques au sein de la faculté pour une durée de 4 ans.
Au cœur de l’accusation : « Manipulation et abus de confiance »
Le motif de cette sanction disciplinaire est clairement explicité dans la note du rectorat. Il est reproché au Professeur Tazi une « complicité avec le Chef de Département dans la manipulation des éléments du dossier de l’apprenant Dunia Kilanga et tentative d’abuser de la bonne foi de l’employeur ».
Cette décision fait suite à l’ouverture d’un dossier disciplinaire le 9 octobre 2025 et au rapport final de la Commission disciplinaire rendu le 3 décembre, confirmant l’implication du Vice-Doyen dans les irrégularités ayant émaillé le parcours de cet étudiant.

Rappel des faits : L’affaire Dunia Kilanga
Cette sanction est l’épilogue d’un feuilleton qui secoue la colline inspirée depuis plusieurs mois. En octobre dernier, la défense du Diplôme d’études approfondies (DEA) de Christian Dunia Kilanga, cadre du PPRD, avait été annulée avec fracas.
Selon plusieurs sources internes, cette annulation était motivée par une fraude académique manifeste. Il était reproché à l’apprenant de n’avoir participé à aucun des séminaires obligatoires et de n’avoir ni rédigé ni défendu les travaux préalables requis. De plus, son mémoire avait été jugé « fortement militant », s’éloignant des exigences scientifiques pour verser dans des considérations politiques partisanes.
En sa qualité de Vice-Doyen chargé de la Recherche, le Professeur Tazi Kizey avait la responsabilité de veiller à la rigueur scientifique et procédurale des travaux de recherche. Sa condamnation pour « manipulation » suggère qu’il aurait tenté de couvrir ces lacunes graves pour faciliter l’obtention du diplôme de M. Kilanga.
Un signal fort contre les « diplômes de complaisance »
Avec cette décision, le Recteur Jean-Marie Kayembe entend réaffirmer l’intégrité de la première université du pays. Cette affaire relance le débat crucial sur la prolifération des diplômes de complaisance et la corruption dans l’enseignement supérieur congolais. En frappant au sommet de la hiérarchie facultaire, l’UNIKIN envoie un message clair : le statut de professeur ne confère aucune immunité face à la fraude.
Aimé Binda