Le retrait prévu de la province de Cabo Delgado, au nord du Mozambique, d’une mission militaire de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) qui aide les Forces de défense et de sécurité (FDS) du pays à combattre les insurgés, obligera à un « repositionnement » des efforts de la Mozambique et de son allié Rwandais.
La ministre mozambicaine des Affaires étrangères et de la Coopération, Verónica Macamo, avait déclaré que la mission, connue sous le nom de SAMIM, devait quitter le pays en raison de contraintes financières.
Des soldats rwandais des Forces de défense rwandaises (RDF) et des policiers rwandais se préparent à monter à bord d’un avion « Rwandair » pour une mission militaire au Mozambique à l’aéroport de Kanombe, à Kigali, au Rwanda. (Simon Wohlfahrt/AFP)
Le Rwanda prévoit d’envoyer davantage de troupes sur le terrain dans la région pétrolière de Cabo Delgado, au Mozambique, alors que la Force en attente de la SADC au Mozambique (Samim) se retirera dans environ deux mois, a révélé un haut commandant des Forces de défense rwandaises (RDF).Le déploiement devrait être financé par de nouveaux fonds de l’Union européenne.Le Rwanda compte déjà plus de 2 500 hommes au Mozambique, a déclaré aux journalistes à Kigali le général de brigade Patrick Karuretwa, qui dirige la coopération internationale des Forces de défense rwandaises.Cette force a été déployée juste après que le bloc SADC ait envoyé un nombre à peu près équivalent de soldats, dont les deux tiers venaient d’Afrique du Sud.Les deux armées opéraient dans des zones différentes de Cabo Delgado et, au début, elles n’échangeaient pas d’informations. Ils ont ensuite coopéré à certaines opérations.Le Rwanda se prépare désormais à faire cavalier seul.
Le retrait des troupes de la SADC « nous oblige à prendre certaines mesures », a déclaré Karuretwa.
« Nous allons former des soldats mozambicains pour qu’ils prennent le relais là où Samim était déployé », a-t-il déclaré.
Nous augmentons également nos troupes et les rendons plus mobiles pour couvrir davantage de zones.
Poches de violence, soutien de l’UE
Karuretwa a déclaré que l’intervention du Rwanda avait contribué à ramener un calme relatif à Cabo Delgado, mais a ajouté que ce qu’il a décrit comme des poches de violence subsistaient.
Mi-2023, la SADC affirmait avoir atteint son objectif de réduire la capacité de l’insurrection islamique à déstabiliser Cabo Delgado.
Mais peu après, une nouvelle vague d’attaques a éclaté.
Certains craignent que les djihadistes ne reprennent pied solidement, ce qui donnerait à leur groupe faîtier, l’État islamique, une tête de pont en Afrique australe.
L’intervention du Rwanda au Mozambique échappe au mandat des Nations Unies, via un accord bilatéral entre Maputo et Kigali.
En début de semaine, l’Union européenne a annoncé son intention de donner environ 380 millions de rands pour aider la mission du RDF à Cabo Delgado.
Cette subvention sera accordée dans le cadre du programme de l’UE visant à promouvoir la paix mondiale.
Le Rwanda est l’un des principaux contributeurs mondiaux aux missions de maintien de la paix. Actuellement, elle compte 2 100 soldats en République centrafricaine (RCA) et plus d’un millier attachés aux forces de l’ONU.
Des soldats mozambicains (à droite) et des policiers rwandais sont vus à Pemba, province de Cabo Delgado, au Mozambique. (Simon Wohlfahrt/AFP)
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Cela représente bien plus de 5 000 soldats déployés ailleurs en Afrique.
Karuretwa a déclaré que l’appétit du Rwanda pour contribuer aux missions de maintien de la paix était dû au fait qu’il avait une expérience directe de la manière dont un mauvais maintien de la paix pouvait affecter un pays.
Il a déclaré qu’en 1994, les soldats de la paix de l’ONU avaient laissé tomber le Rwanda lorsqu’ils se retirèrent du pays, échouant ainsi à empêcher un génocide.
« Pris par surprise » par la SADC
Le Rwanda a eu du mal à expliquer sa mission au Mozambique aux pays voisins avant de se déployer, a déclaré Karuretwa.
Elle n’a pas reçu la même courtoisie en retour, lorsqu’une force dirigée par l’Afrique du Sud a été déployée « juste à côté en RDC ».
Karuretwa a déclaré que le Rwanda avait été pris par surprise lorsque les troupes d’Afrique du Sud, du Malawi et de Tanzanie sont arrivées en République démocratique du Congo (RDC) pour former la SAMIDRC, la mission de la SADC en RDC.
Un membre du personnel du Programme alimentaire mondial (PAM) s’adresse aux personnes déplacées qui ont fui le jihadisme dans la province de Cabo Delgado et qui se rassemblent pour recevoir une aide humanitaire dans la ville de Namapa, district d’Erati à Nampula, au Mozambique. (Alfredo Zuniga/AFP)
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En mars, le Rwanda a écrit au Conseil de sécurité de l’ONU, lui demandant de ne pas soutenir la SAMIDRC sur le plan logistique et technique, car cela risquait de déclencher une guerre régionale.
Il y a eu une forte montée du discours entre la RDC et le Rwanda, aucune des deux parties n’écartant l’hypothèse d’une guerre à grande échelle.
Le porte-parole du RDF, le lieutenant-colonel Simon Kabera, a déclaré que le Rwanda était préoccupé par le fait que la SAMIDRC combattait aux côtés des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FLDR).
Le FLDR est un groupe ethnique hutu opposé au gouvernement du président Paul Kagame.
Depuis le déploiement du SAMIDRC, le Rwanda a déclaré qu’il n’avait pas directement discuté de cette question avec l’Afrique du Sud, le Malawi ou la Tanzanie.
Les représentants ont déclaré qu’ils espéraient le faire au moment venu.
Un premier contingent des forces militaires sud-africaines déployées dans le nord du Mozambique par l’organisation régionale d’Afrique australe s’est retiré définitivement. Ce repli devrait concerner l’ensemble des troupes de la coalition d’ici au mois de juillet.
La SAMIM est présente à Cabo Delgado depuis mi-2021 et, en août 2023, l’organisation régionale a approuvé la prolongation de son mandat de 12 mois supplémentaires, jusqu’en juillet 2024, prévoyant un plan de retrait progressif de ses forces.
Le SAMIM comprend des troupes d’Angola, du Botswana, de la République démocratique du Congo, du Lesotho, du Malawi, d’Afrique du Sud, de la République-Unie de Tanzanie et de Zambie, travaillant en collaboration avec les FDS mozambicaines et un contingent militaire rwandais.
EU :La campagne militaire rwandaise menée au Mozambique n’a rien à voir avec l ‘implication du Rwanda à l ‘Est du Congo
Selon l ‘Union Européenne, la campagne militaire rwandaise menée au Mozambique n’a rien à voir avec l ‘implication du Rwanda à l ‘Est du Congo.
Les activités déstabilisatrices du Rwanda en RDC sont motivées par des intérêts stratégiques qui ne s’appliquent pas au Mozambique ou en République centrafricaine.
Des études sur la manière dont les armées étrangères abordent leurs missions dans des pays comme l’Irak, l’Afghanistan, la Bosnie-Herzégovine et le Liban ont montré que la culture et le cadre façonnent souvent la manière dont les troupes perçoivent leur environnement, interprètent les menaces et comprennent leur rôle.
Les combats dans l’est de la RDC peuvent être perçus différemment par les soldats rwandais car ils sont intimement liés aux traumatismes du génocide de 1994. Ils peuvent s’inquiéter des retombées de la violence affectant la stabilité du Rwanda ou des discordes ethniques qui déchirent l’armée elle-même, selon l ‘esprit de l ‘Union Européenne.Le 29 mars 2023, l’ambassadeur de l’Union européenne au Mozambique, Antonino Maggiore, ainsi que le commandant de la force de la mission de formation de l’Union européenne au Mozambique, le général de brigade Comodore Martins de Brito, ont visité le quartier général des forces de sécurité rwandaises à Mocimboa da Praia, dans la province de Cabo Delgado.
Félix Tshisekedi s’etait opposé a une nouvelle envelope de 20 millions d’euros pour les forces armées rwandaises en lutte contre le terrorisme au Mozambique. Le gouvernement congolais considère que toute forme d’aides militaires fournies aux forces rwandaises vont être utilisé au Congo. Certains États membres de l’Union Européenne ont même critiqué la posture jugée pro-rwandaise du cabinet du patron de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Pour L’UE, la nouvelle enveloppe s’inscrit uniquement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Mozambique.
US:L’AFRICOM considère le Rwanda comme un partenaire nécessaire dans la lutte contre le terrorisme en Afrique
50 officiers et autres militaires des Forces de défense rwandaises ainsi que 800 participants venus de plus de 20 pays de la région de l’Afrique de l’Est et au-delà ont achevé un exercice militaire baptisé « Justified Accord 22 » qui s’est déroulé du 28 février au 17 mars 2022, au Kenya.
Justified accord est l’exercice combiné annuel conjoint du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (USAFRICOM) en Afrique de l’Est, qui implique l’armée américaine, les pays partenaires et les organisations internationales pour promouvoir l’interopérabilité entre les participants aux missions de maintien de la paix de l’UA et de l’ONU et à la réponse aux crises antiterroristes.
Lutte contre l’Etat Islamique en Afrique subsaharienne :L’aide militaire Algérienne au Mozambique via le Rwanda
En pleine crise entre la République démocratique du Congo et le Rwanda sur la question du M23, le général Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire algérienne , avait entamé une visite au Rwanda.
Selon la presse, les entretiens de Chengriha à Kigali ont porté sur la coopération militaire entre les deux pays .Le Rwanda lutte contre le terrorisme au Mozambique. Selon les renseignements militaires algériens, les terroristes de l’Etat Islamique au Sahel ont des connexions en Afrique subsaharienne notamment en Somalie, Mozambique, Nigeria, Cameroun et en Ituri en RDC . C’est qui necessite une coopération militaire avec le Rwanda dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Ce qui inclut la formation et l’entraînement des forces Rwandaises dans des académies militaires algériennes.
Cette ingérence algérienne dans les conflits des Grands Lacs a exaspéré les autorités de la RDC qui ont convoqué l’ambassadeur d’Algérie à Kinshasa pour protester contre l’ingérence de Chengriha et ses propos menaçant contre la sécurité nationale de la RDC .L’Algérie n’avait pas officiellement commenté cette convocation. Kinshasa redoute que les rebelles du M23 bénéficient d ‘un soutien secret de la junte algérienne en termes d’équipement et formation des troupes séparatistes du M23 en représailles au soutien de la diplomatie congolaise en faveur du Maroc contre le polisario. L’intrusion Algérienne dans les grands lacs s’explique du fait que le Maroc commet un génocide au Sahara occidental et le gouvernement congolais commet “un génocide “ contre les banyamulenge separatistes au Kivu.
Après avoir rendu visite en février aux troupes rwandaises stationnées à Cabo Delgado,le président Mozambicain Nyusi s’etait rendu en Algérie début mars pour obtenir le soutien algérien dans la lutte contre le terrorisme.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est engagé à envoyer des équipements et personnels militaires de base pour soutenir les forces armées mozambicaines et rwandaises qui combattent les terroristes a Cabo Delgado dans un contexte de retrait des troupes sud-africaines et de la SADC (SAMIM)
Les liens du Mozambique avec l’Algérie datent de plusieurs décennies. Les combattants de la guerre d’indépendance du Mozambique (Frolimo) ont reçu leur propre formation militaire en Algérie dans les années 1960.
Le président Filipe Nyusi a annoncé que l’Algérie apporterait un soutien immédiat à la « force locale » qui, aux côtés de l’armée, combat les groupes terroristes dans la province de Cabo Delgado.
Notons que le président de l’Association internationale des Amis de la Révolution algérienne, Noureddine Djoudi, a indiqué que Nelson Mandela avait reçu une formation militaire par des Algériens et que son combat était inspiré de la lutte des révolutionnaires algériens et de la glorieuse révolution.Une fois la formation militaire menée à bout, le feu Nelson Mandela avait regagné son pays pour lutter contre « l’Apartheid », avant d’être arrêté en 1962, et condamné à la prison à vie, a rappelé M. Djoudi.
Les Forces de Défense rwandaises utilisent déjà au Mozambique les Otokar Cobra II de fabrication turque et les Lance-grenades PPT Namenska M07 de fabrication serbe
Cobra IerI II offre un haut niveau de protection, une capacité de charge utile et un grand volume interne. En plus d’une mobilité supérieure, le COBRA II APC a également la capacité d’accueillir 10 personnes, dont le conducteur et le commandant, offrant une haute protection contre les menaces balistiques, de mines et d’IED. Offrant des performances élevées sur les terrains et les conditions climatiques les plus difficiles avec un rapport puissance/poids élevé, le COBRA II est rigoureusement testé dans différentes parties du monde, sur les terrains et les conditions climatiques les plus difficiles, et a parcouru des milliers de kilomètres.
Particulièrement préféré pour offrir une large gamme d’options d’intégration d’armes et d’équipements de mission, Cobra II est utilisé avec succès pour la protection des frontières ainsi que pour les missions de sécurité intérieure et de maintien de la paix. La structure modulaire du véhicule en fait également une plate-forme flexible pouvant être utilisée comme véhicule de transport de troupes, plate-forme d’armes, radar de surveillance au sol, véhicule de reconnaissance CBRN, véhicule de contrôle de commandement et ambulance.
Lance-grenades PPT Namenska M07
PPT Namenska est un fabricant serbe d’armes, de mortiers, de lance-grenades, de véhicules terrestres sans pilote, de systèmes hydrauliques et pneumatiques, de pièces d’avion et de certains systèmes d’armes complexes, notamment les M-77 Oganj, Pasars-16 et LRSVM Morava modernisés à différentes étapes de production. Son siège social et ses principales installations de production sont situés dans la ville de Trstenik.
Avec Coco Kabwika
