Le Dr. Jean Damascène Bizimana, Ministre de l’Union des Rwandais et des Affaires Civiles, a récemment soulevé une question cruciale concernant l’héritage colonial qui continue d’affecter les relations entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo (RDC). Selon lui, la division des provinces rwandaises par les puissances coloniales a des répercussions tragiques, notamment les assassinats des locuteurs du kinyarwanda en RDC.
Une Histoire de Division
L’année 1885 a marqué un tournant décisif pour l’Afrique, lorsque les puissances coloniales se sont réunies à Berlin pour tracer les frontières des pays africains. Le 14 mars 1910, la Belgique, la Grande-Bretagne et l’Allemagne ont officialisé ces frontières, privant le Rwanda de certaines de ses provinces, qui ont été attribuées à la RDC et à l’Ouganda. Des régions comme Masisi, Rutshuru, Fizi, Itombwe et Uvira, historiquement rwandaises, ont été intégrées à la RDC. Cette décision a non seulement redessiné la carte géographique, mais a également semé les graines de tensions ethniques et de violences.
Répercussions actuelles
Le Dr. Bizimana souligne que les conséquences de cette division sont visibles aujourd’hui. Les habitants de ces provinces, qui continuent de parler le rwandais, se retrouvent souvent stigmatisés comme des « Rwandais » dans leur propre pays d’accueil. Cette identification erronée a engendré une idéologie de haine, conduisant à des violences, des meurtres et des discriminations à l’encontre des locuteurs du kinyarwanda.
Le Dr. Bizimana conclut que si ces provinces n’avaient pas été prises au Rwanda, de nombreux problèmes d’injustice et de violence pourraient être évités aujourd’hui. Il appelle à une prise de conscience collective sur les erreurs du passé et sur la nécessité de construire des ponts plutôt que des murs entre les communautés.
Cette réflexion du ministre rwandais confirme les accusations congolaises sur les intentions du régime de Paul Kagame à occuper une partie des provinces de l’Est de la République démocratique du Congo.
Avec Igihe
