Le gouvernement rwandais vient de rompre ses relations avec la Belgique, accusant ce pays de soutenir le M23, un groupe armé actif dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre le Rwanda et la Belgique, exacerbées par des accusations de collusion entre la Belgique et le gouvernement congolais.
Réaction du Rwanda
Dans un communiqué daté du 18 février 2025, le Rwanda a annoncé la suspension de sa coopération au développement avec la Belgique. Cette décision fait suite à ce que le gouvernement rwandais considère comme une campagne orchestrée par la Belgique en collaboration avec la RDC, visant à faire pression sur le Rwanda pour qu’il mette un terme à son aide au développement.
Points Clés de la Déclaration
1. **Appel à la Médiation**: Le Rwanda a réitéré l’importance du soutien international pour les processus de médiation approuvés par l’Union africaine, ainsi que les sommets de l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est) et de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) pour résoudre l’insécurité dans l’Est de la RDC.
2. **Critique de la Belgique**: Le communiqué accuse la Belgique d’avoir pris une décision « politiquement motivée » et de mélanger les activités de développement avec des considérations politiques, ce qui est jugé inapproprié. Le Rwanda insiste sur le fait qu’aucun pays ne devrait se voir refuser l’accès à l’aide au développement en tant qu’arme de pression.
3. **Conséquences des Sanctions**: Le Rwanda souligne que les sanctions unilatérales sont une ingérence qui déstabilise les efforts africains pour parvenir à la paix. Selon le gouvernement rwandais, ces sanctions n’ont jamais résolu les problèmes, mais les ont plutôt aggravés.
4. **Suspension de la Coopération**: En raison de ces tensions, le Rwanda a décidé de suspendre toute coopération avec la Belgique concernant les programmes de développement pour la période 2024-2029.
5. **Engagement envers la Sécurité**: Le gouvernement rwandais a affirmé qu’il ne se laissera pas intimider lorsqu’il s’agit de protéger la sécurité nationale. Il a également exprimé son soutien à des solutions durables pour les conflits en cours, tout en dénonçant l’incapacité de la RDC et de la communauté internationale à faire face aux menaces posées par les groupes armés, notamment les FDLR, responsables du génocide contre les Tutsis.
La Belgique s’était dit favorable aux sanctions contre le Rwanda, accusé de soutenir le M23 dans l’est de la RD Congo. Maxime Prévot, ministre belge des Affaires étrangères, l’a réaffirmé dans une interview exclusive sur France 24 le 14 février : « Nous sommes extrêmement clairs sur la responsabilité du Rwanda, qui, en sous-main, veille à nourrir le mouvement M23 », avait-il déclaré. Il a appelé à une réaction « beaucoup plus vigoureuse » de la communauté internationale, en particulier des pays européens. « Le Parlement européen appelle désormais à suspendre le traité sur les minerais », avait-il ajouté.
Coco Kabwika
