Les récentes révélations sur des négociations secrètes entre Kinshasa et les rebelles du M23 soulèvent des inquiétudes croissantes au sein du gouvernement congolais. Alors que la situation sécuritaire se détériore, ces manœuvres diplomatiques cachées semblent porter malheur aux responsables congolais.
Déjà, en 2022, Claude Ibalanky, alors président du Mécanisme National de Suivi, a été limogé après des allégations de négociations secrètes à Kampala avec Bertrand Bisimwa, le leader du M23. Ce limogeage a été perçu comme une tentative de la présidence de Félix Tshisekedi de se distancier des critiques face à une opinion publique hostile aux négociations.
Aujourd’hui, le même sort est réservé à Jean-Bosco Bahala, qui a été démis de ses fonctions de coordonnateur national du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS).
Les récentes informations indiquent que Bahala aurait été impliqué dans des discussions avec les rebelles du M23 et l’Alliance des Forces Congolaises (AFC) à Kampala. Malgré sa mission officielle, il a été révoqué, illustrant une fois de plus la méfiance qui entoure les négociations entre le gouvernement congolais et les groupes rebelles.
Le limogeage de Bahala a été annoncé en direct sur les antennes de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC), marquant une rupture nette avec la politique de communication du président Tshisekedi, qui a toujours nié toute négociation directe avec les rebelles. Cette position est largement soutenue par l’opinion publique congolaise, qui préfère une approche militaire à une solution diplomatique.
Cependant, la réalité sur le terrain est plus complexe. Le régime de Tshisekedi fait face à des échecs militaires croissants, et les négociations secrètes avec le Rwanda, via le M23, deviennent de plus en plus évidentes. Deux cessez-le-feu, déclarés humanitaires et soutenus par les États-Unis, témoignent de cette dynamique troublante.
Le président Tshisekedi se retrouve donc dans une position délicate. D’un côté, il doit gérer la pression de l’opinion publique qui exige des actions concrètes contre les rebelles, et de l’autre, il doit naviguer dans un paysage diplomatique compliqué, où les négociations avec le Rwanda, bien qu’officiellement niées, semblent être inévitables.
Cette situation met en lumière les défis auxquels le gouvernement congolais est confronté. Alors que les tensions persistent, la nécessité d’une stratégie claire et transparente devient cruciale. Les récents événements soulignent l’importance d’une communication ouverte et d’une approche cohérente pour restaurer la confiance du peuple congolais et ramener la paix dans la région.
Roger Lazio