Défendre la RDC : Pourquoi une riposte militaire est cruciale contre l’agression Rwandaise (Tribune)

Les récents événements dans la région du Nord-Kivu témoignent d’une escalade de la violence perpétrée par le M23, soutenu par le Rwanda, contre les populations civiles et les forces gouvernementales de la RDC. Malgré les appels à la résolution pacifique du conflit, ces groupes rebelles montrent clairement leur intention de poursuivre les hostilités, ignorant ainsi toute tentative de règlement par la voie diplomatique.

Les réactions internationales se sont multipliées, en République démocratique du Congo (RDC), quatre jours après le bombardement d’un camp de déplacés près de la ville de Goma, qui a fait plus d’une quinzaine de morts, dont des enfants, les condamnations continuent.

États-Unis, Union européenne, Union africaine, SADC et gouvernement congolais ont réagi. Selon Kinshasa, cinq obus ont été tirés à partir des collines de Kiroche – sous contrôle de l’armée rwandaise – sur ce camp de déplacés.

Les positions ambiguës des USA et voir même l’UE dans la crise entre la RDC et le Rwanda soulèvent des interrogations quant à leur réelle implication dans la résolution du conflit. Alors que ces acteurs internationaux ont condamné les attaques du M23 et de ses alliés, notamment les bombardements sur les camps de déplacés, leurs réactions demeurent mitigées et ne semblent pas à la hauteur de l’urgence de la situation.

L’Union européenne, tout en dénonçant l’avancée du M23 et de ses alliés, ne prend pas de mesures concrètes pour contrer l’agression rwandaise. De même, les États-Unis, bien que condamnant fermement les bombardements, ne vont pas au-delà des déclarations verbales et n’offrent pas un soutien décisif à la RDC pour faire face à cette menace.

Cette attitude ambivalente soulève des questions sur les intérêts politiques et économiques en jeu dans la région, et suggère que ces puissances internationales pourraient être réticentes à s’engager pleinement dans la résolution du conflit. Par conséquent, il revient à la RDC et à ses partenaires régionaux de prendre des mesures décisives pour défendre leur souveraineté et restaurer la paix dans la région.

Le président congolais Félix Tshisekedi, en tournée européenne, à écourté son voyage pour rentrer à Kinshasa. La nouvelle Première ministre Judith Suminwa a elle fait part de son indignation face à cette attaque lâche et barbare. Même tonalité du côté du porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, qui évoque un « crime de guerre ». Ce qui souligne la gravité de la situation et la nécessité d’une réponse ferme. Ces attaques ciblées, notamment sur les camps de déplacés, exacerbent les souffrances des populations déjà éprouvées par les conflits armés récurrents dans la région

Il est impératif que la RDC se réserve le droit d’agir pour défendre sa souveraineté et protéger ses citoyens. Lors du Sommet Extraordinaire de l’Organe Troïka de la SADC, tenu le 23 mars 2024, un accent particulier a été mis sur l’engagement renouvelé de l’organisation régionale à soutenir tant diplomatiquement que militairement la République Démocratique du Congo (RDC) face au conflit dans l’Est du pays. La récente annonce de la SADC de mener des opérations conjointes avec l’armée congolaise pour neutraliser les rebelles du M23 témoigne de la détermination régionale à restaurer la paix et la sécurité dans la région.

Une riposte directe contre le Rwanda et ses alliés du M23 dans ce contexte est justifiée pour mettre un terme à l’agression et restaurer un équilibre de force sur le terrain.

L’acheminement de renforts et d’armements par le Rwanda, tel que rapporté par le ministre congolais de la Défense, constitue une menace claire pour la stabilité de la région et nécessite une réponse immédiate et efficace de la part de la RDC et de ses partenaires régionaux.

Quelle posture doit adopter la RDC pour rétablir un équilibre de rapport de force dans le contexte des relations internationales ?

La RDC se trouve dans une situation où la diplomatie semble avoir atteint ses limites dans les pourparlers avec le Rwanda pour mettre fin aux violences à l’est du pays. Les tensions entre la RDC et le Rwanda non seulement persistent, mais elles se sont également exacerbées avec les affrontements répétés entre le Mouvement du 23 mars (M23) et les Forces armées de la RDC Face à l’échec persistant des initiatives diplomatiques à amener le Rwanda à coopérer pour résoudre le conflit, une réponse plus ferme et mesurée de la part de la RDC est nécessaire pour rétablir l’équilibre du rapport de force. Cette riposte stratégique pourrait être un moyen de contraindre le Rwanda à la table des négociations sur un pied d’égalité, ce qui est crucial pour parvenir à une résolution pacifique et durable du conflit.

Tout d’abord, il est important de reconnaître que le Rwanda a jusqu’à présent ignoré les appels à la coopération et a continué à soutenir les groupes rebelles actifs dans l’est de la RDC. Cette attitude montre que le Rwanda ne répond qu’à la force et qu’il est peu enclin à céder à des pressions diplomatiques seules.

Ensuite, en ripostant de manière mesurée et calculée, la RDC envoie un message fort au Rwanda selon lequel son ingérence dans les affaires internes de la RDC ne sera pas tolérée. Cela pourrait inciter le Rwanda à reconsidérer sa position et à être plus disposé à engager des pourparlers sur un pied d’égalité.

Pourquoi une riposte militaire est cruciale directement contre le Rwanda ?

Les assauts perpétrés par les M23 dans la région de Goma, ainsi que la conquête de la cité minière de Rubaya, ont mis en lumière la nécessité pressante pour la République démocratique du Congo d’adopter une approche proactive afin de défendre sa souveraineté et de protéger la sécurité de ses citoyens, tandis que le Rwanda continue de soutenir de manière active les M23 dans la région. Confrontée à cette montée des tensions et à une ingérence étrangère persistante, il devient impératif pour la RDC de considérer une réponse militaire réfléchie pour rétablir un équilibre de force sur le terrain.

Une riposte directe contre le Rwanda peut être justifiée par plusieurs facteurs cruciaux. Tout d’abord, elle répondrait à une ingérence flagrante dans les affaires internes de la RDC. Le soutien continu du Rwanda aux groupes rebelles opérant en RDC constitue une violation flagrante de la souveraineté nationale congolaise, et une riposte directe enverrait un message clair selon lequel de telles actions ne seraient pas tolérées.

Ensuite, elle pourrait contribuer à dissuader d’autres nations ou groupes de prendre des actions similaires à l’avenir. En attaquant directement le Rwanda, la RDC envoie un avertissement aux acteurs étrangers qui pourraient envisager de s’ingérer dans ses affaires internes, renforçant ainsi sa position de dissuasion et sa sécurité nationale.

En outre, une réponse militaire ciblée pourrait réajuster la balance du pouvoir entre la RDC et le Rwanda, créant ainsi les conditions nécessaires à des pourparlers équitables et productifs à l’avenir. Cela permettrait à la RDC de renforcer sa position de négociation et de mieux défendre ses intérêts lors des pourparlers avec le Rwanda.

De plus, une riposte directe viserait à protéger les citoyens congolais et les ressources nationales. Les attaques perpétrées par les groupes rebelles soutenus par le Rwanda mettent en danger la sécurité des citoyens congolais et menacent les ressources vitales de la RDC. Une riposte directe vise à sécuriser ces ressources et à protéger la population civile contre de futures agressions.

En attaquant directement le Rwanda, la RDC cherche également à rétablir un équilibre de rapport de force entre les deux pays. Cette action renforcerait la position de négociation de la RDC et sa capacité à défendre ses intérêts dans les pourparlers diplomatiques futurs.

En défendant sa souveraineté contre une ingérence étrangère, la RDC défend également les principes fondamentaux de l’ordre international et de la démocratie, renforçant ainsi sa légitimité et son autorité sur la scène mondiale.

Comme le Congo a été frappé sans préavis, il est nécessaire que la riposte contre le Rwanda soit menée avec la même fermeté et la même détermination. Les actions du Rwanda, tout comme celles qui ont visé Goma, ont compromis la sécurité et la souveraineté de la RDC, nécessitant une réponse immédiate et décisive.

De la même manière que les attaques contre Goma ont été ciblées pour causer des dommages et perturber la stabilité de la région, la riposte contre le Rwanda doit être ciblée de la même manière. Il est impératif de tenir pour compte ceux qui soutiennent activement les M23 opérant dans la région, tout en minimisant les pertes civiles et en préservant la vie des innocents.

Riposter avec Précision : Stratégies Méthodiques contre le Rwandaise

La riposte doit être méthodique, concertée et proportionnée. Tout d’abord, elle doit être basée sur une évaluation approfondie de la situation, en prenant en compte les objectifs à atteindre, les risques potentiels et les conséquences prévisibles. Ensuite, elle doit être exécutée avec précision et détermination, en utilisant les ressources disponibles de manière optimale pour maximiser l’impact tout en minimisant les pertes collatérales.

Il est également essentiel que la riposte soit coordonnée, mais pas avec les grandes puissances qui soutiennent le Rwanda par leur position ambiguë face à la situation de la RDC, en raison de leurs intérêts économiques et stratégiques. Au lieu de cela, elle devrait s’appuyer sur des partenariats régionaux et des alliances avec des pays partageant les mêmes préoccupations concernant l’ingérence rwandaise.

Par ailleurs, la riposte doit être conçue de manière à dissuader toute escalade ultérieure du conflit et à encourager le Rwanda à reconsidérer ses actions. Cela peut nécessiter l’adoption de mesures coercitives telles que des sanctions économiques, des pressions diplomatiques ou des actions militaires ciblées visant à affaiblir les capacités du Rwanda à soutenir les groupes rebelles dans l’est de la RDC.

Enfin, la riposte doit être soutenue par une stratégie globale visant à résoudre les causes profondes du conflit et à promouvoir la stabilité à long terme dans la région. Cela peut inclure des efforts pour renforcer les institutions étatiques en RDC, promouvoir le développement économique et social, ainsi que faciliter le dialogue et la réconciliation entre les différentes parties prenantes.

Discussion et conclusion :

La situation dans la région du Nord-Kivu est alarmante, avec une escalade de la violence perpétrée par le M23, soutenu par le Rwanda, contre les populations civiles et les forces gouvernementales de la RDC. Malgré les appels à une résolution pacifique, il est clair que ces groupes rebelles sont déterminés à poursuivre les hostilités, ce qui nécessite une action immédiate et efficace pour restaurer la stabilité dans la région.

Les réactions internationales, bien que nombreuses, sont souvent ambivalentes. L’Union européenne et les États-Unis, bien qu’ils condamnent les attaques, ne prennent pas de mesures concrètes pour contrer l’agression rwandaise. Cette attitude soulève des questions sur les intérêts politiques et économiques en jeu et suggère une réticence à s’engager pleinement dans la résolution du conflit.

Face à cette situation, il est impératif que la RDC et ses partenaires régionaux prennent des mesures décisives pour défendre leur souveraineté et restaurer la paix. La récente annonce de la SADC de mener des opérations conjointes avec l’armée congolaise pour neutraliser les rebelles du M23 témoigne de la détermination régionale à restaurer la sécurité dans la région.

Une riposte directe contre le Rwanda est justifiée pour mettre un terme à l’agression et rétablir un équilibre de force sur le terrain. Une telle réponse enverrait un message fort selon lequel l’ingérence étrangère ne serait pas tolérée et inciterait le Rwanda à reconsidérer sa position.

Tribune Sims Nono

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