Un Rooivalk en cours de chargement sur un Silk Way Il-76 affrété à Goma.Les trois hélicoptères d’attaque Rooivalk de l’armée de l’air sud-africaine (SAAF) servant dans la mission de maintien de la paix des Nations Unies en République démocratique du Congo (RDC) ont été rapatriés en Afrique du Sud après des années d’inactivité.Le 27 novembre, un Ilyushin Il-76 affrété par Silk Way Airlines (4K-AZ101) a chargé le premier Rooivalk à Goma (UNO 817/671) et l’a fait voler jusqu’à la base aérienne de Waterkloof à Pretoria.L’avion a décollé de Waterkloof le 28 novembre et est revenu en Afrique du Sud le 30 novembre après une deuxième escale à Goma. Il est arrivé à Goma une nouvelle fois le 1er décembre et est revenu à Pretoria le 2 décembre, probablement pour récupérer les deuxième et troisième cellules (672 et 674/UNO 816). Les Rooivalks n’ont pas volé depuis août 2022 car ni l’armée de l’air sud-africaine (SAAF) ni la mission de maintien de la paix des Nations Unies en RDC (Monusco) n’avaient les fonds nécessaires pour les faire voler en soutien à la brigade d’intervention de la force de l’ONU.On pense que les Rooivalks seront envoyés par route à Denel Aerospace pour entretien et réparation, car Denel est le fabricant d’équipement d’origine (OEM).Les Rooivalks ont été déployés pour la première fois en RDC en octobre 2013 et ont effectué leur toute première mission de combat le 4 novembre de la même année avec la Brigade d’intervention de la Force des Nations Unies, attaquant une base rebelle du M23 près de la frontière rwandaise et détruisant une position de canon de 14,5 mm. Esquivant les tirs d’armes légères et de 14,5 mm, deux Rooivalks ont tiré plusieurs salves de roquettes de 70 mm contre des positions rebelles et ont touché directement un bunker de munitions.Le lendemain, le 5 novembre, le groupe M23 a mis fin à sa rébellion de 20 mois, affirmant qu’il allait désarmer et poursuivre les pourparlers de paix, puis s’est rendu deux jours plus tard. « Nous pensons que le M23 a dû se retirer à cause du Rooivalk », avait alors déclaré Nosiviwe Mapisa-Nqakula, alors ministre sud-africain de la Défense.Au cours des années suivantes, les Rooivalks ont tiré des milliers de roquettes et de canons de 20 mm pour soutenir les activités de la Monusco, et sont devenus l’hélicoptère d’attaque de choix des soldats de l’ONU, qui demandaient le Rooivalk plutôt que le Mi-24.Alors que la mission de la Monusco devrait quitter complètement la RDC d’ici la fin de 2024 et que le financement de la contribution de l’Afrique du Sud à la Mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe en RDC (SAMIDRC) est insuffisant, il semble qu’il y ait peu de raisons de garder les Rooivalks dans ce pays d’Afrique centrale alors qu’ils ne sont pas utilisables et que l’humidité élevée et les conditions environnementales difficiles exacerbent la corrosion – les avions sont apparemment en très mauvais état et ont un besoin urgent de réparation et de révision.Il a été suggéré que le fait que les Rooivalks ne soient pas en état de voler aurait contribué aux pertes de la Force de défense nationale sud-africaine, comme dans plusieurs incidents au cours desquels des hélicoptères Oryx sans escorte ont été touchés par des tirs d’armes légères – entraînant des décès – et des soldats sud-africains tués par des tirs de mortier car ils manquaient de soutien aérien.En novembre, Armscor a déclaré au Comité du portefeuille de la défense que les multiples contrats de maintenance avec Denel Aeronautics pour le Rooivalk étaient sous-financés. Le contrat à coût fixe couvrant la période de mars 2024 à fin mars 2027 (1,015 milliard de rands) n’est financé qu’à hauteur de 216 millions de rands.Un contrat supplémentaire à la demande de 1,48 milliard de rands pour la période d’août 2024 à fin mars 2027 est financé à hauteur de 66 millions de rands. De même, un contrat à la demande (450 millions de rands pour la période d’août 2023 à fin mars 2026) a une valeur financée de 96 millions de rands. La présentation d’Armscor a révélé que le projet d’amélioration de la fiabilité du canon Rooivalk (33 millions de rands) a été entièrement financé, les tests de vol du canon ayant été effectués avec succès au centre de développement et de vol d’essai de la base aérienne d’Overberg.Toutefois, une partie des 739 millions de rands de remboursements reçus par les Nations Unies pour la mission de la Monusco sera consacrée à la maintenance d’Oryx et de Rooivalk, ainsi qu’à la modernisation d’autres équipements de mission essentiels.
Guy Martin