L’étain de Walikale, le lithium de Manono : Comment Félix Tshisekedi construit un mur virtuel de sécurité via des contrats pour bloquer l’avancée du M23

Le Président Félix Tshisekedi est en train de bâtir un mur de sécurité d’un genre nouveau en République démocratique du Congo : un mur virtuel, non pas fait de béton et de barbelés, mais de minerais stratégiques et d’accords diplomatiques. En octroyant l’accès à des ressources cruciales comme l’étain de Walikale et le lithium de Manono aux États-Unis, Tshisekedi a créé une ligne de défense économique et géopolitique, rendant la progression du M23 et de ses soutiens de plus en plus périlleuse.

Ce « mur virtuel » s’est manifesté de manière frappante après la prise de Walikale par le M23 fin mars, menaçant directement une importante mine d’étain soutenue par des investisseurs américains. La réaction de Washington a été immédiate et sans équivoque. Des sources proches des discussions ont révélé que l’administration Trump aurait envoyé un avertissement « très fort » au dirigeant rwandais, insistant sur un retrait immédiat. « Il n’y avait pas de carotte dans la conversation ; il n’y avait que du bâton », a précisé une source, soulignant la fermeté de la position américaine.

L’idée derrière cette stratégie est simple mais efficace : transformer les riches gisements miniers du Congo, s’étendant du nord au sud, en un bouclier protecteur. En liant les intérêts américains à la stabilité de ces régions, Tshisekedi s’assure d’une implication directe de Washington dans la sécurité du territoire congolais. Le contrat avec l’administration Trump, bien que discret dans ses détails, semble avoir établi une zone d’exclusion informelle pour les acteurs déstabilisateurs.

Le Mur stratégique de Manono, avec ses immenses réserves de lithium, constitue un autre pilier de cette stratégie. Ce gisement, situé dans le sud-est du pays et potentiellement l’un des plus importants au monde, agit comme un verrou virtuel bloquant l’avancée du M23 vers la riche province du Katanga. Dans ce contexte, l’annonce de KoBold Metals, une société d’exploration minière basée aux États-Unis, concernant un accord pour acquérir la participation de l’australien AVZ Minerals Ltd. dans le projet de lithium contesté de Manono, renforce considérablement ce mur stratégique. Grâce à ses importants gisements de minéraux clés, la RDC est probablement un acteur clé de la transition vers les énergies vertes. Il y a environ trois ans, un gisement de lithium a été confirmé à Manono, dans le sud-est du pays, probablement l’un des plus importants au monde.

Ceci a mis le Président rwandais Paul Kagame dans une position délicate. La pression diplomatique et économique exercée par les États-Unis, motivée par la protection de leurs investissements miniers stratégiques répartis du nord au sud, contraint Kigali à reconsidérer son soutien au M23. L’avancée du groupe rebelle sur des zones d’intérêts américains est désormais perçue comme une provocation directe envers une puissance mondiale, avec des répercussions potentiellement sévères, et ce sur l’ensemble de l’axe nord-sud où ces minerais sont situés.

En somme, Félix Tshisekedi ne se contente plus de chercher des alliés militaires ; il utilise la richesse minérale de son pays comme une arme diplomatique sophistiquée. Ce « mur virtuel » de minerais stratégiques, s’étendant de Walikale à Manono, pourrait bien être la clé pour bloquer définitivement l’avancée du M23 et ramener une forme de stabilité dans l’Est tourmenté de la RDC, tout en sécurisant les intérêts économiques cruciaux pour l’avenir énergétique mondial.

Coco Kabwika

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