Libération des prisonniers et augmentation de l’insécurité à Kin: Lemba-Foire, un véritable Far West

L’insécurité dans la ville de Kinshasa continue à battre son plein. Depuis la libération de plusieurs prisonniers au Centre Pénitentiaire de Rééducation de Kinshasa, anciennement connu sous le nom de prison Makala, la situation s’est détériorée. Nombre de ces détenus étaient des bandits urbains, communément appelés « Kuluna », qui ont repris leurs activités criminelles, semant la terreur dans la ville.

La commune de Lemba, pourtant réputée pour sa tranquillité et son ambiance intellectuelle, n’échappe pas à cette vague de violence. En particulier, le quartier de l’école dit Lemba-Foire, situé sur la nouvelle route secondaire asphaltée depuis l’année dernière, est devenu un terrain de chasse pour les criminels. Cette route relie la première entrée de la foire internationale de Kinshasa (Fikin) au couloir Uquoloc, passant par la paroisse Notre Dame d’Afrique.

Il y a trois semaines, un motard a été froidement abattu à 19h00 par des criminels non identifiés, qu’il avait pris en charge sur sa moto. Ces derniers ont tenté de lui arracher son véhicule, illustrant ainsi la montée en puissance de la criminalité dans la région. Depuis la réparation de cette route, des cas similaires se sont multipliés, chaque jour apportant son lot de violence.

Devant la paroisse Notre Dame d’Afrique, les criminels opèrent en toute impunité. Des jeunes armés de machettes, terrorisent les élèves des établissements scolaires voisins, tels que le Collège Notre Dame d’Afrique et les écoles primaires EP1 et EP5 Lemba Nord. Ils leur arrachent téléphones, casse-croûte et argent, créant un climat de peur palpable.

Chaque soir, vers 19h et 20h, ces bandes organisées sortent leurs machettes et s’attaquent aux paisibles citoyens qui passent. Ils n’hésitent pas à blesser sérieusement leurs victimes, arrachant sacs et objets de valeur. Les tentatives des habitants d’alerter la police se sont révélées vaines, la réaction des forces de l’ordre étant quasi inexistante.

Interrogés, les policiers affirment avoir envisagé l’implantation d’un sous-commissariat près de l’école EP5, mais le curé de la paroisse aurait refusé, craignant que les abords de l’école ne deviennent sales et encombrés de véhicules. Pendant ce temps, les kulunas poursuivent leur besogne, comme en témoigne l’attaque d’une jeune dame le mercredi 30 octobre 2024. Profitant de l’isolement devant l’école, elle a été agressée, criant à l’aide, tandis que les voitures passaient sans s’arrêter pour porter assistance.

Face à cette situation alarmante, les habitants de Lemba s’accordent à dire qu’un sous-commissariat de police est impératif pour assurer leur sécurité. Ils attendent avec impatience que l’État prenne ses responsabilités pour protéger les citoyens et leurs biens dans ce quartier devenu le théâtre de l’insécurité.

RGL

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