De la prise de Kanyabayonga à la création de « Eastern Congo Republic » (République du Congo de l’Est) par le M23, qui s’étendrait sur 764.102 Km2

L’Alliance des Forces du Congo (AFC) est engagée depuis le début de l’année 2024 à étendre son influence au-delà de ses frontières traditionnelles avec le Rwanda et l’Ouganda. En plus des menaces pesant sur Goma et le Sud-Kivu, le M23 étend ses visées vers le nord, jusqu’aux confins de la province de l’Ituri. La prise de Kanyabayonga par le M23, une ville de plus de 60 000 habitants, ouvre la voie vers les villes commerciales de Butembo et Béni au nord, des points névralgiques de la région.

Le journal « Le Phare », citant l’Institut de recherche en droits humains (IRDH), dénonce le « Projet Congo Oriental » visant à transformer la partie orientale de la République Démocratique du Congo en une entité distincte appelée « République du Congo de l’Est », couvrant une superficie de 764 102 km2, incluant l’ancienne Province Orientale, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et le Maniema. Selon ce rapport, cette initiative sinistre se concrétise à travers un appui en formation militaire, armement et nouvelles technologies militaires au Rwanda, qui déploie ses troupes dans la région du Kivu. De plus, il souligne l’impunité des atrocités commises contre la population civile par des milices telles que la « Coopérative pour le Développement du Congo (CODECO) » et celles du « Zaïre », impliquées dans le trafic d’or et d’autres minerais stratégiques de l’Ituri vers l’Ouganda et le Rwanda.

Le role de la Chieftaincy of Military Intelligence ougandais au projet Eastern Congo Republic

Le rôle du renseignement militaire ougandais dans le projet « Congo Oriental » est mis en lumière par un rapport du Groupe d’experts des Nations Unies. L’Ouganda est accusé d’aider à la fois les rebelles du M23 et les dirigeants de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) opérant dans l’est de la RDC. Les experts soulignent également le renforcement du soutien des Forces de Défense rwandaises au M23 avec plus de 4 000 soldats déployés dans des positions clés. Malgré les sanctions de l’ONU, les rebelles du M23 ont été autorisés à transiter par l’Ouganda et l’aéroport international d’Entebbe.

Les experts de l’ONU mettent en lumière la complicité présumée d’une partie de l’armée ougandaise avec le M23, orchestrée par le renseignement militaire, facilitant le passage des combattants du M23 et des Forces de Défense rwandaises à travers le territoire ougandais. Ces révélations ont suscité une vive réaction de l’ambassade ougandaise à Kinshasa, rejetant catégoriquement les allégations portées à son encontre.

En parallèle, la contrebande de bois congolais vers l’Ouganda prospère le long des 950 km de frontière entre les deux pays. Les routes sinueuses longeant la frontière sont utilisées pour ce trafic illicite, mettant en péril les ressources naturelles du bassin du Congo, considéré comme le poumon de l’Afrique.

Avec LePhare

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