L’implication militaire du Rwanda pour sécuriser les installations gazières au nord du Mozambique continue de favoriser les contrats de construction au profit de Kigali.
Les Rwandais de Radar Scape et la firme française de services pétroliers Ponticelli viennent d’obtenir de TotalEnergies un contrat pour la construction d’une centrale solaire de 5 MW dans la province mozambicaine de Cabo Delgado. L’objectif est de subvenir à une partie des besoins en énergie du projet Mozambique LNG – d’une capacité de production à terme de 12,8 millions de tonnes de gaz par an – dont les travaux, arrêtés depuis décembre 2020, pourraient reprendre dans les prochains mois avec la levée de la force majeure. Radar Scape fait partie de la galaxie Crystal Ventures, le fonds d’investissement du parti au pouvoir au Rwanda, le Front patriotique rwandais (FPR) du président Paul Kagame.
Ce n’est pas le premier contrat pour Radar Scape dans la région. Pour quelques centaines de milliers de dollars, cette firme assure déjà la maintenance des logements construits pour les déplacés qui vivent à proximité de la péninsule d’Afungi, où seront situés les trains de liquéfaction de TotalEnergies. Radar Scape n’a pas été directement engagé par TotalEnergies, mais par l’Instituto de Formaçao Profissional e Estudos Laborais Alberto Cassimo (Ifpelac), un institut de formation soutenu par le groupe français.
Amortir les dépenses
Depuis juillet 2021, des milliers de soldats rwandais ont été dépêchés dans cette province mozambicaine afin de contenir les mouvements islamistes. Ces derniers ont été largement affaiblis dans une grande partie de la province autour de la péninsule d’Afungi. Outre les trains de liquéfaction de TotalEnergies (approvisionnés par les réserves du bloc 1), ceux d’ExxonMobil (réserves du bloc 4) seront également situés sur cette zone.
Le coût de cette intervention rwandaise – une dizaine de millions de dollars par mois – est supporté depuis trois ans par Kigali. Le Rwanda espère se voir attribuer des marchés par les autorités mozambicaines et les majors pétrolières pour amortir ces dépenses. D’ici à quelques semaines, un total de 5 000 soldats et policiers rwandais seront sur zone afin de suppléer au départ progressif des troupes de la Southern African Development Community (SADC), présentes dans le cadre de la Southern African Development Community Mission in Mozambique (SAMIM).
Avec AI