Dr. Debora Kayembe Buba, avocate écossaise d’origine congolaise, militante des droits humains et actuelle rectrice de l’Université d’Édimbourg, a exprimé sa profonde déception et désillusion suite à la récente sortie médiatique de l’ex-président congolais, Joseph Kabila.
Dans un message poignant, Dr. Kayembe, après 19 ans d’exil politique au Royaume-Uni, a pointé du doigt l’hypocrisie et les incohérences dans les déclarations de Kabila, tout en évoquant les tragédies et massacres qui ont marqué la RDC sous son leadership.
Une avocate et militante engagée pour la justice
Debora Kayembe, née en avril 1975, est une figure emblématique des droits humains et de la lutte pour la justice en République démocratique du Congo. En plus de sa carrière d’avocate, elle a occupé des fonctions de leadership prestigieuses, dont celle de rectrice de l’Université d’Édimbourg depuis février 2021. Son engagement envers la justice sociale et son activisme politique font d’elle une voix respectée et influente, notamment dans la diaspora congolaise.
Son exil a été marqué par son combat pour les droits de l’homme et sa condamnation des abus de pouvoir, de la violence et des injustices qui ont secoué la RDC, notamment sous la présidence de Joseph Kabila. Kayembe a été témoin de nombreuses atrocités, y compris les massacres de Makobola, Mwenga, Kasika, ainsi que la destruction de Bunia, des événements tragiques qui ont marqué les années sombres du pays.
Une sortie médiatique qui déçoit
Dr. Kayembe a exprimé sa consternation après la dernière intervention médiatique de l’ancien président Joseph Kabila, la qualifiant de désobligeante et incohérente par rapport à la réalité du peuple congolais. « Je n’aurais jamais cru qu’un jour l’ancien chef de l’État Joseph Kabila tiendrait des propos aussi désobligeants », a-t-elle déclaré. Ses propos traduisent une *profonde déception* envers un homme qui a gouverné le pays pendant près de 18 ans et qui, selon elle, semble avoir perdu toute conscience des souffrances du peuple
Dr. Kayembe se dit déçue par l’attitude de Kabila, affirmant que « le Congo n’a pas de chance ». Elle déplore le fait que, malgré les luttes de nombreux patriotes et activistes pour le pays, les dirigeants qui aiment réellement le Congo sont souvent éliminés, tandis que ceux qui agissent par intérêt personnel semblent être protégés par leur pouvoir et leur orgueil.
Les sanctions internationales et l’appel à la vérité
L’avocate écossaise met également en lumière les *sanctions internationales*, notamment américaines, qui commencent à affecter certains comptes bancaires de responsables politiques congolais. Ces sanctions sont, selon elle, une réponse aux nombreuses violations des droits humains et à la corruption systématique qui ont miné les fondations de l’État congolais pendant des décennies. « Il faudrait sauver sa peau », ironise-t-elle, soulignant que l’*égoïsme et l’orgueil* des dirigeants politiques pourraient maintenant se retourner contre eux avec l’impact de ces sanctions internationales.
Dr. Kayembe fait également référence aux victimes des violences politiques et militaires qui ont secoué la RDC. « Que les morts victimes de tous ces massacres reposent en paix », déclare-t-elle, rendant hommage à ceux qui ont perdu la vie dans les massacres, qu’ils soient civils ou activistes des droits de l’homme. Selon elle, ces morts ne doivent pas être oubliées et doivent être honorées à travers une véritable réconciliation et un changement de leadership.
Le temps du changement
Dans ses déclarations, Dr. Kayembe appelle à une réflexion collective sur l’avenir politique du pays. Elle estime que la RDC ne pourra se sortir de la spirale de violence et de corruption que si les véritables patriotes, ceux qui se battent pour la paix et les droits de l’homme, prennent les rênes du pays. L’heure est venue, selon elle, de mettre de côté les intérêts personnels et d’œuvrer ensemble pour un avenir meilleur.
« Quelle tristesse », conclut-elle, exprimant sa douleur face à la situation actuelle du Congo. La paix, dit-elle, ne pourra être obtenue que par la vérité, la justice et la réconciliation, des valeurs qui ont été trop longtemps ignorées.
Avec Coco Kabwika