Les Asbl Forum National de la Jeunesse pour l’Excellence (FNJE) et les Amis du Lycée Technique et Scientifique de Limete (ALTSL), ont échangé, le samedi 22 février 2025, à l’Université Libre de Kinshasa (ULK), à la 15ème rue Limete, avec les étudiants de cette alma mater, autour du rapport de monitoring parlementaire des sessions plénières à l’assemblée nationale durant l’année 2024.
Une rencontre qui revêtait moult objectifs, entre autres, informer et former les citoyens, selon Ponpon Ndjoli, Coordonnateur de l’ALTSL et chercheur à l’assemblée nationale.
Il faut noter que cet échange citoyen a connu la présence du doyen de faculté des sciences sociales, administratives et politiques de l’ULK, le professeur René Bongeli, pour marquer la franche collaboration entre les deux Asbl organisatrices dudit échange et l’ULK.

Présentation du rapport de monitoring parlementaire…
Ponpon Ndjoli, dans sa peau de chercheur, a lancé le débat avec la présentation du rapport de monitoring parlementaire des sessions inaugurale de janvier 2024 et ordinaire de mars 2024 de la 4ème législature à l’assemblée nationale.
Sans détours, le chercheur est revenu sur le déroulement de ces deux sessions qui avaient, respectivement, pour ordre du jour, la validation des mandats, l’adoption du règlement intérieur, l’installation du bureau définitif, la mise en place des groupes parlementaires, sans oublier la question des émoluments des élus qui a été traitée à huis clos, a fait connaître, Ponpon Ndjoli.
Dans ce rapport, la question concernant les vacances parlementaires, a été le point principal d’achoppement, étant donné que plusieurs députés nationaux, à en croire, le coordinateur de l’ALTSL, n’en font pas cas.
‘’Au lieu de retourner dans leurs circonscriptions ou bases électorales, la plupart des élus du peuple se tapent les billets d’avion pour passer les vacances en Europe ou en Asie. Ce qui justifie la difficulté à leur niveau, de réaliser des rapports parlementaires’’, a constaté, le chercheur Ponpon Ndjoli.

Le résultat, a-t-il fait savoir, c’est le faible taux de réalisation des rapports parlementaires.
‘’Durant la 3ème législature par exemple, il est arrivé que 85 députés nationaux sur 500, aient produit des rapports parlementaires’’, a soutenu Ponpon Ndjoli.Un
Pour remédier efficacement à ce déficit parlementaire grave, le chercheur Ponpon Ndjoli, a recommandé, notamment, que le député national puisse avoir deux assistants durant toute la législature dont l’un doit être sur place dans la circonscription électorale, pour recueillir les desiderata des électeurs.
Il a en outre suggéré aux députés nationaux d’être toujours présents dans leurs bases, car, la réalisation des rapports parlementaires en dépend.
Le pluralisme excessif, l’une des causes de l’instabilité politique en RDC…
L’exposé du politologue Christian Moleka était l’autre étape importante de cet échange citoyen.
Intitulé ‘’Rationalisation du parlementarisme en RDC’’, l’intervention de Christian Moleka, a mis en lumière l’une des causes principales de l’instabilité politique dans le pays, à savoir, le pluralisme excessif. Selon lui, il constitue une sérieuse menace.
Tenez. La RDC, a-t-il fait remarquer, compte à l’assemblée nationale où siègent 500 élus du peuple, 58 regroupements politiques, constituant d’ores et déjà un obstacle pour la formation du gouvernement.
‘’Faudra-t-il des négociations interminables pour construire la majorité, et ce pendant plusieurs mois’’.

À contrario, a signifié, le politologue, aux États-Unis, la chambre des représentants où siègent 435 élus, ne compte que 4 groupes politiques ou encore en Grande-Bretagne, dans un parlement de 650 sièges, il n’y a que 6 groupes politiques.
En à point douter, le pluralisme politique de la RDC, est on ne peut plus débordant, sans oublier les 1000 partis qui existent officiellement.
Christian Moleka ne s’est pas limité à pointer le problème. Il a ensuite proposé des solutions pour arriver à la stabilité politique en RDC.
‘’Il faut : changer le mode de scrutin, relever le seuil à 5%, supprimer le terme regroupement politique, réduire les avantages des élus en guise de dissuasion, instaurer la proportionnelle, surtout que la RDC est un pays post conflit’’.
Après toutes ces interventions, l’étape des questions et réponses a vécu. Assurément, l’échange était réellement citoyen et a permis à l’assistance estudiantine d’être bien informée.
Alain-Prince Eale