ÉDUCATION:   LA GRATUITÉ DE L’ENSEIGNEMENT DEMEURE UN SLOGAN POLITIQUE ET NON UN PROGRAMME ÉTABLI…(YMAE ONG, INTERVIEW)

« Le financement de l’Examen National des Fins d’Etudes Primaires est largement supporté par les frais des parents du TENASOSP, malgré la gratuité officielle » constate l’ONG Young Man Action for éducation(YMAE) qui tire la sonnette d’alarme sur le programme de la gratuité de l’enseignement en RDC en général et dans la province du Kasaï central en particulier à l’issu de l’année scolaire 2023-2024.

Dans une interview exclusive accordée à La RTGK1 ce samedi 11 juillet 2024, le secrétaire provincial de cette ONG,  Françy Nzengu Mukeba fait savoir que la gratuité de l’enseignement demeure un slogan politique et non un programme établi pour pérenniser la bonne qualité de l’éducation.

Pour lui, la principale préoccupation de YMAE est la soutenabilité financière de cette politique car il y a « une inégalité d’accès à l’éducation pour les enfants des familles les plus pauvres. »

Par ailleurs, Francy Nzengu évoque également la situation critique des enseignants car « le niveau de vie indécent des enseignants est un obstacle majeur à la qualité de l’éducation. Les primes de la gratuité, initialement prévues à 80.000 FC, sont réduites à 60.000 FC, ce qui ne correspond pas aux besoins réels des enseignants »

Corruption et défis organisationnels

La corruption lors de l’organisation de l’Examen National des Fins d’Etudes Primaires est également une source d’inquiétude. « Des faits graves de corruption ont été observés, mettant en péril l’avenir éducatif des enfants candidats », souligne M. NZENGU. « Cela soulève des questions sur l’intégrité du système éducatif et sur la protection des droits fondamentaux des enfants à une éducation équitable. »

Une mobilisation citoyenne

Face à cette situation critique, YMAE mobilise activement les communautés locales. Une pétition a été lancée pour demander au gouvernement de clarifier ses capacités à soutenir financièrement et matériellement cette mesure de gratuité, inscrite dans les Droits Économiques, Sociaux et Culturels (DESC) de la Constitution congolaise. « Il s’agit de garantir que cette avancée soit réellement bénéfique pour tous les enfants de notre province », affirme M. NZENGU.

Perspectives d’avenir

Pour assurer la pérennité et l’efficacité de la gratuité de l’enseignement, YMAE propose des initiatives visant à renforcer les conditions de fonctionnement des établissements scolaires malgré les ressources limitées. « Nous espérons que le gouvernement répondra à nos appels pour protéger l’avenir éducatif de notre jeunesse et pour assurer que chaque enfant puisse bénéficier d’une éducation de qualité », conclut-il.

À noter que, l’organisation non gouvernementale Young men association for éducation [YMAE ONG] en sigle, s’affirme comme un acteur déterminé dans la lutte pour une éducation véritablement gratuite et de qualité en République Démocratique du Congo, en dépit des défis persistants. Elle met l’accent sur la soutenabilité financière, l’intégrité du système éducatif et l’accès équitable pour tous et cherche à transformer les réalités éducatives locales. Par ses initiatives innovantes et sa mobilisation citoyenne, YMAE ONG aspire à construire un avenir où chaque enfant bénéficie d’une éducation intégrale, préparant ainsi les leaders de demain capables de répondre aux défis d’un développement harmonieux et durable.

Pascal Mputu journaliste d’investigation

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