Face à la nouvelle guerre de l’Est, quelles solutions pour la RDC ? (Tribune Coco Kabwika)

La République démocratique du Congo (RDC) se trouve à un carrefour critique. La résurgence de la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, a exacerbé une situation déjà précaire. La perte de territoires stratégiques au Nord-Kivu, notamment Goma, et la récente chute de Bukavu, mettent en lumière la vulnérabilité du pays et l’urgence d’une réponse efficace.

État des lieux

La RDC, riche en ressources naturelles, fait face à un défi majeur : la lutte pour la souveraineté et l’intégrité de son territoire. Le M23/RDF, qui revendique des droits sur ces terres, bénéficie d’un soutien extérieur qui complique la situation. La population, déjà éprouvée par des décennies de conflits, voit ses espoirs d’une paix durable s’effriter.

Pistes de solution

Face à cette crise, le gouvernement congolais doit adopter une approche stratégique et pragmatique :

1. Négociation et gel du conflit

Il est impératif d’engager des négociations avec les parties prenantes, y compris les groupes rebelles. Un dialogue ouvert pourrait permettre d’instaurer un cessez-le-feu temporaire, offrant ainsi un répit aux populations civiles et une opportunité de stabilisation.

Bien que la négociation soit souvent perçue comme une faiblesse dans un contexte de guerre, elle reste une démarche indispensable. Le gouvernement congolais doit impérativement chercher à *négocier* à travers des canaux internationaux, tout en évitant de se soumettre aux pressions extérieures qui favorisent des acteurs rebelles tels que le Rwanda. Toutefois, ces négociations ne doivent pas être unilatérales et doivent être conditionnées par des concessions sur le terrain, afin de ne pas se retrouver dans une position d’affaiblissement permanent.

Ainsi, pendant que les discussions diplomatiques se poursuivent, il est essentiel pour le gouvernement congolais de maintenir la pression militaire sur les positions stratégiques. En parallèle, le gouvernement doit engager une mobilisation internationale pour exiger une pression accrue sur le Rwanda, son soutien au M23 et la mise en place de sanctions internationales ciblées.

Une des premières étapes doit être la consolidation des territoires qui restent sous contrôle congolais. Cela implique une réorganisation stratégique des forces militaires, avec un focus particulier sur la sécurisation des routes, des frontières et des points d’approvisionnement essentiels. Dans cette optique, les techniques de guerre de type “guerre d’usure” deviennent incontournables. En creusant des tranchées, en fortifiant les positions et en déployant des tactiques de résistance asymétrique, l’armée congolaise pourrait réduire les capacités offensives du M23, tout en limitant les pertes humaines et matérielles.

Le principe de la guerre d’usure repose sur la patience et la persévérance : en ralentissant les avancées ennemies tout en attaquant ses points faibles, la RDC peut espérer épuiser les ressources et la motivation des rebelles, tout en renforçant progressivement ses positions. Le temps deviendrait alors un allié précieux, permettant au gouvernement congolais de rassembler des ressources supplémentaires, de renforcer son armée et d’acquérir des équipements militaires plus sophistiqués.

2. Consolidation des territoires

Le gouvernement doit se concentrer sur la consolidation des territoires sous son contrôle. Cela implique :

– **Renforcement des positions militaires** : Creuser des tranchées et fortifier les points stratégiques pour ralentir l’avancée des rebelles.
– **Mobilisation des forces locales et efforts de guerre** : Impliquer les communautés dans la défense de leurs territoires, en créant des milices locales sous supervision militaire.

Préparation d’une offensive

Aucune guerre ne se gagne sans ressources. Dans ce sens, le gouvernement congolais doit préparer le terrain pour une *offensive à grande échelle* à moyen ou long terme. Pour ce faire, la priorité doit être donnée à la collecte de fonds internes et externes afin de financer l’effort de guerre. Une meilleure gestion des *ressources naturelles* du pays pourrait être utilisée comme levier pour financer l’armée et obtenir les soutiens nécessaires sur la scène internationale.

Le financement de l’effort militaire devra également passer par *l’achat d’armements sophistiqués*. La RDC doit absolument moderniser son arsenal militaire et se doter d’équipements adaptés pour contrer les forces ennemies mieux équipées. L’acquisition de drones, de systèmes de défense antiaérienne et de matériel de guerre mobile pourrait rendre l’armée congolaise plus performante dans la défense de son territoire.

La guerre n’est pas perdue, mais les choix stratégiques doivent être repensés.

Conclusion

La situation actuelle de la RDC est alarmante, mais pas désespérée. Avec une stratégie claire et une volonté politique forte, le gouvernement peut non seulement défendre ses territoires, mais aussi poser les bases d’une paix durable. La résilience et la détermination du peuple congolais seront essentielles pour surmonter ces défis et bâtir un avenir meilleur.

Tribune Coco Kabwika

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