Le nouveau gouvernement de la RDC marque-t-il un changement de stratégie dans le conflit avec le M23?

Depuis le matin du mercredi 29 mai, la composition du nouveau gouvernement congolais a été dévoilée. Sous la direction de la Première ministre Judith Suminwa, ce gouvernement est le premier du second mandat de Félix Tshisekedi, un mandat qui est confronté à d’importants défis en matière de sécurité. Parmi les modifications apportées, on note le changement de portefeuille de Jean-Pierre Bemba, qui quitte le ministère de la Défense. La question demeure de savoir si ces changements de personnel traduisent également une modification de la stratégie face à la guerre dans l’Est.

Un des changements importants concerne le transfert de Jean-Pierre Bemba. Il quitte son poste au ministère de la Défense pour prendre en charge le ministère des Transports, tout en conservant son rang de vice-Premier ministre.
Selon plusieurs sources, il supportait de moins en moins les critiques émanant des proches du président Félix Tshisekedi. Toutes les dépenses militaires et les équipements faisaient l’objet d’une surveillance étroite. De plus, il avait des relations difficiles avec certains membres de la hiérarchie militaire.
Jean-Pierre Bemba rejoint ainsi le ministère des Transports, un secteur qu’il maîtrise bien, ayant notamment dirigé une compagnie aérienne.

Le nouveau vice-Premier ministre chargé de la Défense est Guy Kabombo Muadiamvita, un proche collaborateur de Félix Tshisekedi. Il travaillera en étroite collaboration avec Jacquemain Shabani, nommé vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, qui est également membre du parti présidentiel et proche du président. Cette nomination confirme une recentralisation du contrôle de l’appareil sécuritaire autour du chef de l’État.

Le nouveau gouvernement compte 54 membres, soit trois de moins que le précédent. Des changements notables incluent le remplacement des ministres sortants des Affaires étrangères, de l’Intérieur et des Finances par de nouveaux visages. Selon le politologue Christian Ndombo Moleka, ces ajustements témoignent d’une montée en puissance de l’UDPS, bien que ce gouvernement soit considéré comme un compromis.

Avec la RFI

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