L’élection de Keir Starmer en tant que nouveau Premier Ministre du Royaume-Uni pouvait susciter des attentes côté congolais quant à un éventuel changement dans la politique étrangère britannique envers le régime rwandais du président Paul Kagame.
En dépit du fait que Starmer a confirmé l’abandon du projet controversé d’expulser des migrants vers le Rwanda initié par le gouvernement précédent, sa politique étrangère vis-à-vis de cette nation ne va pas changer pour autant.
Keir Starmer, un protégé de l’ancien Premier Ministre Tony Blair, maintient des liens étroits avec l’ancien gouvernement travailliste, ce qui laisse présager une continuité dans les relations avec le Rwanda.
En nommant des personnalités clés de l’ère Blair et Brown à des postes ministériels, dont Douglas Alexander et Jacqui Smith, Starmer montre une volonté de s’appuyer sur l’expérience et l’expertise de ces anciens membres du cabinet Blair. Cette décision renforce les liens entre le nouveau gouvernement et l’ancienne administration, soulignant ainsi une certaine continuité dans les politiques et les orientations.
Tony Blair, connu pour sa proximité avec le régime dictatorial de Paul Kagame, a été nommé conseiller spécial du président rwandais en 2008. Son influence persistante dans les cercles politiques britanniques pourrait influer sur Starmer à opérer des changements majeurs dans la politique étrangère à l’égard du Rwanda. Ses nombreux SMS à l’égard du nouveau Premier Ministre sur ce qu’il doit faire en dit long sur son ambition à influer sur le cabinet Starmer.
Malgré les promesses de campagne en lien avec l’abandon du Plan Rwanda dont il n’a pas encore une solution de rechange, il semble que la relation entre le Royaume-Uni et le Rwanda restera ancrée dans une certaine continuité. Les conseils réguliers de Tony Blair à Starmer soulignent cette connexion durable.
La question du soutien britannique au régime rwandais demeure donc complexe, ce qui n’arrange pas la diplomatie congolaise. Il reste à voir comment Starmer naviguera cette relation délicate.
Roger Lazio