Vers la fin de la SAMIDRC?Le sommet des chefs d’État de la SADC aura le dernier mot sur le retrait de la SAMIDRC

Les affirmations de la ministre sud-africain de la Défense selon lesquelles le personnel de la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF) déployé en République démocratique du Congo (RDC) ne partira qu’une fois qu’une décision de retrait sera prise par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) semblent se confirmer.

C’est ce qui ressort d’une déclaration faite à l’issue d’un récent sommet extraordinaire virtuel de la SADC au cours duquel son Organe des chefs d’État et de gouvernement et l’Organe sur la politique, la défense et la sécurité « ont délibéré sur l’escalade de la situation dans la partie orientale de la RDC ».

Le communiqué de 416 mots indique que le sommet a reçu les dernières informations sur la situation sécuritaire dans l’est de la RDC, région déchirée par la guerre du président Félix Tshisekedi. Il a également délibéré sur l’examen par son sous-comité de la défense du mandat de la SAMIDRC (Mission de la SADC en RDC). Les conclusions et recommandations du sommet seront présentées lors d’un sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la SADC « qui se tiendra prochainement, à une date à confirmer ».

Lors du sommet extraordinaire de la SADC du 6 mars, la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et les experts techniques de la SADC ont apparemment estimé que la situation de la SAMIDRC était devenue intenable, compte tenu des défis importants auxquels elle est confrontée dans la mise en œuvre de son mandat.

L’Afrique du Sud, le Malawi et la Tanzanie sont les trois pays contributeurs de troupes (PCT) au SAMIDRC. Selon des informations parvenues le mois dernier à Lilongwe, la capitale du Malawi, le président Lazarus Chakwera a ordonné aux Forces de défense du Malawi (FDM) de « commencer les préparatifs du retrait des troupes malawites… afin d’honorer la déclaration de cessez-le-feu des parties belligérantes [dans l’est de la RDC] et d’ouvrir la voie aux négociations prévues pour une paix durable ». Aucun calendrier n’a été communiqué.

L’Afrique du Sud, qui aurait envoyé des renforts après la mort de 14 de ses soldats au Nord-Kivu fin janvier, a également évoqué un éventuel retrait de ses troupes, en fonction de la mise en œuvre des décisions adoptées lors du sommet EAC-SADC du 8 février, selon le rapport du Conseil de sécurité. Ce rapport précise que le Malawi a déjà décidé de retirer ses troupes de l’est de la RDC. « De plus, il semble que la Troïka Plus de l’Organe de la SADC ait recommandé le retrait des soldats et du matériel de la SAMIDRC de l’est de la RDC. Les résultats de cette réunion devraient être examinés lors d’un prochain sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la SADC », ajoute le rapport.

Après les réunions de la EAC et de la SADC en Tanzanie les 23 et 24 février, la possibilité de déployer une force hybride composée de la EAC, de la SADC et de l’Union africaine (UA) a été évoquée. Cependant, il semble que la RDC ne soutienne pas cette proposition. Les résultats de ces réunions devraient être discutés lors de la réunion du Conseil des ministres de la EAC et de la SADC du 13 mars, selon le rapport du Conseil de sécurité.

Tout comme la mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO), la SAMIDRC est confrontée à de graves difficultés, notamment des restrictions à sa liberté de mouvement. La MONUSCO a pour mandat de lui fournir un soutien opérationnel et logistique. Cependant, la Représentante spéciale du Secrétaire général en RDC et cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a expliqué, lors d’une réunion du Conseil de sécurité le 19 février, les difficultés rencontrées par la MONUSCO pour approvisionner les soldats de la SAMIDRC en produits de première nécessité, comme l’eau.

Les forces du SAMIDRC, dont des troupes sud-africaines, sont confinées à Goma et Sake par les rebelles du M23. Leurs déplacements sont contrôlés et leurs approvisionnements en nourriture et en eau limités. Les rebelles, auparavant retranchés à Goma, au Nord-Kivu, ont désormais étendu leur présence à Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, et y ont établi de nouvelles structures administratives.

Malgré les efforts de la SADC et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), les combats entre les forces de sécurité congolaises et le groupe rebelle dirigé par le M23 se sont intensifiés ces dernières heures.

En ce qui concerne tout retrait, Motshekga a déclaré que cela n’aurait lieu que lorsque la SADC « se prononcerait » sur sa mission de sortie de la RDC.

Ce week-end, City Press a rapporté que la fin de la guerre des quelque 2 000 soldats de la SANDF déployés auprès du SAMIDRC était proche. Bien que leur retrait doive encore être approuvé par la SADC, le quotidien sud -africain a laissé entendre que des mesures étaient en cours pour leur retrait suite à la réunion virtuelle de haut niveau de la semaine dernière.

Le retrait proposé se déroulera par étapes, mais les détails et le calendrier exacts restent à déterminer. Il n’est pas certain que les troupes sud-africaines puissent emporter toutes leurs armes et leur équipement à leur retour. Le retrait prévu, proposé par les chefs d’état-major des armées des trois pays concernés comme seule option, est soumis à un cessez-le-feu durable et à la reprise des négociations de paix, a rapporté City Press.

Cyril Mokoena et City Press

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