Le régime de Paul Kagame s’oppose fermement à la nomination d’un diplomate belge pour représenter l’Union européenne dans la région des Grands Lacs, en raison des critiques de la Belgique concernant l’ingérence rwandaise en République démocratique du Congo. Cette situation a provoqué une vive gêne à Bruxelles, où le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a décidé de prolonger la procédure de recrutement jusqu’au 5 juillet. L’opposition de Kagame s’est manifestée dès avril, lorsqu’il a exprimé son désaccord lors d’un entretien téléphonique avec Emmanuel Macron, ce qui a entraîné des réactions de pays comme la France, la Suède et le Danemark.
La Belgique, historiquement proche de la RDC, a des relations tendues avec le Rwanda en raison de son implication dans le conflit avec les rebelles du M23 dans l’est du Congo. Le refus de la Belgique d’agréer Vincent Karega comme ambassadeur rwandais à Bruxelles a également contribué aux tensions. Certains estiment au sein de l’UE qu’un diplomate belge ne devrait pas occuper ce poste sensible, et plusieurs États membres ont demandé un profil plus neutre.
Cette situation a entraîné un sentiment d’humiliation pour l’Europe, qui se voit dicter sa conduite par le Rwanda. Certains diplomates critiquent le processus de recrutement et appellent à la nomination rapide d’un nouvel envoyé spécial. La controverse souligne les enjeux diplomatiques et les tensions entre les pays concernés, mettant en lumière les défis auxquels l’UE est confrontée dans sa politique étrangère.
Roger Lazio